A l'annonce de l'arrivée de migrants à Marino, petite ville située aux portes de la capitale italienne, la rage des habitants s'est transformée en furie incontrôlable à tel point que, dans la nuit du 21 au 22 mai, 8 appartements destinés à 78 migrants ont été détruits.
Cette nuit là, les vitres ont été cassées et tout ce qu'il y avait à l'intérieur des logements a été détruit : les lits, les radiateurs, les wc, les cuisinières et le mobilier.[...] Désormais, ces appartement ne sont plus vivables et il est probable que l'arrivée des réfugiés soit momentanément retardée.
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La situation est explosive à la rue Cesare Colzza 55, à quelques 30 km de Rome. Hier, une centaine de citoyens, pour la plupart locataires dans les immeubles voisins, ont protesté toute la journée. Ils étaient protégés par la police anti-émeutes.
Ces gens sont épuisés et aussi inquiets, ils se retrouvent entre le marteau et l'enclume : d'un côté, il ne veulent pas passer pour des racistes et de l'autre, ils sont convaincus que, transférer ces réfugiés dans une co-propriété de HLM où vivent des familles avec enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées, n'est pas une solution acceptable. Dans le quartier résident beaucoup de jeunes couples qui ont acheté des appartements dans le complexe l'année passée : il s'agit de 5 petits immeubles dont 3 ont été vendus. Dans ce complexe, il y a 24 appartement au total dont 8 sont destinés à l'accueil des réfugiés.
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Francesca, une jeune habitante se dit sérieusement préoccupée : "Nous avons investi et économisé [pour acheter un appartement]et maintenant nous sommes contraints de cohabiter avec 78 immigrés (tous des hommes jeunes, ndt) qui squatteront les escalier et les espaces où maintenant nos enfants jouent sans crainte. Nous avons peur".
Gianmarco, un autre habitant, lui aussi proteste : "Le préfet doit nous écouter, il ne doit pas permettre que notre vie soit bouleversée; nous serons contraint de mettre à l'abri nos femmes et nos enfants".
Marco Comandini en appelle au Préfet afin qu'il trouve une solution alternative : "Il est important d'essayer de trouver d'autres endroits - dit-il - ce n'est pas du racisme mais un gros problème de sécurité".
En attendant, la commune de Marino a écrit au préfet Gabrielli pour lui dire que ces immeubles étaient inadéquats [pour loger des réfugiés]. Pourtant, la préfecture ne veut pas faire marche arrière et condamne ce qui est arrivé : "Ces actes de vandalisme ont suivi d'autres actions d'intimidation et de menaces à l'encontre des employés de la coopérative qui devait gérer l'accueil des réfugiés. La préfecture de Rome veut dénoncer ces comportements empreints d'égoïsme, de violence et de racisme qui risquent de retomber sur toute la collectivité locale et donner une image très négative. Nous poursuivrons toute conduite relevant du pénal".