• Il y a 10 ans, les Français disaient NON au au traité sur la Constitution européenne..

    Publié par :Thomas Joly...

    Par 54,67 %, les Français avaient répondu non à la question posée, à savoir : « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe ? » Le résultat était sans équivoque, la différence entre partisans du non et ceux du oui était supérieure à 2,6 millions de voix !

    Après le non de 2005, il ne fallut que deux ans pour qu’un nouveau traité, qui n’avait rien du « mini traité » promis par Nicolas Sarkozy, élu en 2007, et ne tenait aucun compte du « non de droite », axé sur la perte de souveraineté, ni de « non de gauche », axé lui sur l’aspect jugé trop libéral du traité, soit signé puis ratifié, en 2008, par la voie parlementaire. Miracle des institutions républicaines qui permettent aux parlementaires d’imposer ce que le peuple a refusé. Valéry Giscard d’Estaing, le principal rédacteur de la Constitution retoquée par les Français, portera, dans « Le Monde » du 26 octobre 2007, cette appréciation sur le texte du traité de Lisbonne: « Les juristes n’ont pas proposé d’innovations. Ils sont partis du texte du traité constitutionnel, dont ils ont fait éclater les éléments, un par un, en les renvoyant, par voie d’amendements aux deux traités existants de Rome (1957) et de Maastricht (1992). Le traité de Lisbonne se présente ainsi comme un catalogue d’amendements aux traités antérieurs. Il est illisible pour les citoyens, qui doivent constamment se reporter aux textes des traités de Rome et de Maastricht, auxquels s’appliquent ces amendements. Voilà pour la forme. Si l’on en vient maintenant au contenu, le résultat est que les propositions institutionnelles du traité constitutionnel — les seules qui comptaient pour les conventionnels — se retrouvent intégralement dans le traité de Lisbonne, mais dans un ordre différent, et insérés dans les traités antérieurs. […] »

    Et en effet, la modification de la Constitution de la Ve République rendue nécessaire par l’adoption du traité de Lisbonne sera adoptée par 560 voix contre 181 sur 893 votants (il y eu 152 abstentions), après que François Fillon, alors premier ministre, eut posé les termes du débat en ces termes: « A ceux qui, pour des raisons de forme (sic), contestent les modalités d’adoption du traité de Lisbonne par la voie parlementaire et à ceux qui, pour des raisons de fond, s’opposent à ce traité, je pose une question simple: voulez-vous réellement relancer l’Europe ou préférez-vous son enlisement? » La pratique du coup de force parlementaire est, à vrai dire, la pratique coutumière en France.

    Source : http://www.minute-hebdo.fr


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  • Manuel Valls : Si les Français élisaient Marine Le Pen en 2017, nous suspendrions le processus électoral…

     Posté par: ..Pour Riposte Laïque

    vallsAu lendemain des élections départementales, le Premier ministre, Manuel Valls, a accepté d’accorder une interview exclusive à Riposte Laïque. L’entretien s’est tenu dans son bureau de Matignon, entre 15 heures et 16 heures. Notre journal était représenté par Jeanne Bourdillon. Manuel Valls a demandé à relire l’ensemble de l’interview, avant de nous donner l’autorisation de la publier. Cet accord nous est parvenu ce mardi 31 mars, à 17 heures.

    Manuel Valls : Si les Français élisaient Marine Le Pen en 2017, nous suspendrions le processus électoral…

    Riposte Laïque : Monsieur le Premier ministre, quelles sont vos premières analyses, 24 heures après la quatrième défaite spectaculaire de l’ensemble de la gauche, depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande ?

    Manuel Valls : En 1980, Margareth Thatcher, pour laquelle j’ai énormément d’admiration, disait, concernant sa politique : « There is no alternative ». Je dirai ce jour la même chose, il n’y a pas d’autre choix économique possible, et je suis en place pour faire appliquer la politique décidée à Bruxelles, comme la France s’y est engagée. Le reste n’est que démagogie et fausses promesses, que cela vienne des prétendus frondeurs ou de l’extrême droite anti-républicaine.

    Riposte Laïque : Vous vous réclamez souvent de la République, pour attaquer vos adversaires, et les taxer d’antirépublicains. Pour vous, qu’est-ce qu’un républicain, en 2015 ?

    Manuel Valls : Un républicain est un homme qui a compris qu’il n’y a pas d’avenir en dehors de l’Union européenne. Etre contre Bruxelles, c’est combattre la République.
    Un républicain a compris que le mariage homosexuel, c’est une nouvelle avancée pour plus d’égalité. Combattre le projet de Christiane Taubira, c’est combattre la République.
    Un républicain sait que l’immigration est une chance pour la France. Demander la fermeture des frontières, c’est alimenter le racisme et combattre la République.
    Un républicain sait que l’islam est une religion d’amour, de tolérance et de paix. Critiquer cette religion, c’est attiser la haine contre les musulmans, et combattre la République.
    Un républicain sait que la gauche, c’est le camp du progrès et de la justice sociale, alors que la droite, c’est le camp de la réaction. Critiquer la gauche, c’est donc combattre la République.

    Riposte Laïque : Pourtant, récemment, vous avez été qualifié de « crétin » par le philosophe de gauche Michel Onfray…

    Manuel Valls : Je peux vous dire que nous avons mis immédiatement sur écoute cet ennemi de la République, et qu’il va subir un contrôle fiscal sur vingt ans, pour que nous sachions qui le finance. Je ne veux plus entendre parler de ce personnage, sinon je mets fin à l’entretien !

    Riposte Laïque : Dans ce cas, Monsieur le Premier ministre, revenons aux élections de dimanche. Que répondez-vous à ceux qui disent qu’il ne sert plus à rien d’aller voter, puisque, quoi qu’expriment les Français dans les urnes, vous n’en tenez pas compte ?

    Manuel Valls : Vous posez une bonne question, et le gouvernement s’interroge sérieusement sur cette piste. En effet, les élections sont très coûteuses pour la Nation. Elles ne servent pas à grand-chose. Encore plus ennuyeux, les ministres, comme moi, sont obligés d’aller sur le terrain pour limiter les dégâts, et, pendant ce temps là, nous ne travaillons pas sur nos dossiers. Et en plus, on se fait siffler ! Je pose donc clairement la question, en homme de gauche qui n’a pas peur d’affronter les tabous. La preuve, je suis favorable à ce qu’on change le nom du Parti socialiste, car socialiste ne veut plus dire grand-chose. J’ai osé défendre Tony Blair. J’ai eu le courage de dire que les 35 heures étaient une stupidité économique qui avait ruiné la France. J’ai multiplié les exonérations fiscales aux entreprises, faisant hurler mes gauchistes de service. Eh bien, j’ose cette question, au lendemain des départementales : le suffrage universel est-il de gauche, et devons-nous le maintenir ?

    Riposte Laïque : Mais enfin, Monsieur le Premier ministre, vous déniez au peuple le droit de choisir ses dirigeants, et la politique qui va être menée ? Mais c’est le retour à l’ancien Régime ?

    Manuel Valls : Arrêtez avec vos grandes formules, Madame, on n’en est plus là ! Le suffrage universel a eu sa raison d’être, il y a une époque, je l’admets. Mais à ce jour, la situation n’est plus la même. Dans un système très complexe de mondialisation de l’économie, les dossiers sont devenus trop ardus pour que le commun des mortels y comprenne quelque chose. Nous avons vu le désastre en 2005. On a demandé l’avis des électeurs sur le Traité constitutionnel européen, par référendum (une belle connerie de Chirac). Tous les partis respectables ont demandé aux électeurs de soutenir ce traité, et nos meilleurs journalistes sont allés dans le même sens. Eh bien, les Français ont fait massivement le contraire, à 55 %. Résultat, 2 ans de perdu, et il a fallu faire le traité de Lisbonne, et contourner leur vote. De même, depuis que nous sommes au pouvoir, nous n’arrêtons pas, inlassablement, d’expliquer aux électeurs ce qu’est vraiment l’extrême droite. Nous leur disons que le FN est xénophobe, raciste, homophobe et islamophobe. Et bien, plus nous le disons, plus ce parti antirépublicain progresse. Nous ne pouvons qu’en tirer les conclusions qui s’imposent, et prendre toutes nos responsabilités…

    Riposte Laïque : Que voulez-vous dire, Monsieur le Premier ministre ?

    Manuel Valls : Chère Madame, j’ai une admiration sans bornes pour les généraux algériens qui, en 1991, ont suspendu le processus électoral pour sauver la démocratie dans leur pays. En effet, les électeurs, sans doute trop incultes, se préparaient à mettre au pouvoir le FIS, qui voulait instituer une République islamique en Algérie. Tout le monde a félicité les dirigeants de leur choix de mettre fin au processus électoral. Je vous rappelle que les Allemands ont élu démocratiquement Hitler, et qu’on a vu la suite… Dans le contexte actuel, si les Français, en 2017, élisaient Marine Le Pen à l’Elysée, quel serait notre devoir de Républicains, de socialistes et d’hommes de progrès ?

    Peut-on croire que les millions d’enfants français de la diversité laisseraient faire de telles choses ? Nous serions dans des émeutes de 2005 puissance cent ! Devrions-nous abandonner notre pays à la guerre civile ? Naturellement, les organisations syndicales, en pointe dans la défense du service public, n’accepteraient pas qu’un parti fasciste puisse diriger la France, et déclencheraient une grève générale qui paralyserait le pays. Avons-nous le droit de laisser notre France dans les mains des nostalgiques de Vichy ? Pouvons-nous laisser un parti raciste expulser massivement des millions de citoyens étrangers sans qui l’économie de la France ne peut pas tourner ? Faudrait-il leur permettre de casser notre belle Union européenne ? Est-il possible de les laisser attaquer nos mosquées, et détruire l’islam de France que nous mettons en place patiemment ? Peut-on accepter que se mette en place, dans notre France, une politique sécuritaire où des jeunes en pertes de repères seraient systématiquement mis en prison à la moindre pécadille ?

    Ma réponse est très claire, chère Madame, c’est non !

    Riposte Laïque : Mais enfin, cela ressemblerait à un Coup d’Etat. Vous auriez le peuple de France contre vous…

    Manuel Valls : Vous me paraissez bien naïve, chère Madame. Rappelez-vous, en 2002, Chirac a refusé tout débat avec le père Le Pen. Pendant quinze jours, nous avons occupé la rue. Ils étaient où, les électeurs du FN ? Terrés chez eux. En 2005, nous avons violé le vote des Français. Vous avez vu un mouvement de rue ? Rien. Sarkozy a refusé tout débat avec Marine Le Pen. Et pourtant, les Français ont voté majoritairement UMP. Donc, on peut suspendre des élections, il n’y aura pas de mouvements de masse, parce que nous contrôlons les médias, et que nous mettrons en avant tous ceux qui se sont livrés à une répétition générale avec « Je suis Charlie ». Je vous rappelle qu’on avait interdit le FN, et que tout le monde s’en est foutu…

    Nous aurons peut-être quelques réactions d’activistes identitaires ou patriotes, mais cela sera très vite réglé…

    Riposte Laïque : Donc, si je comprends bien, vous dites aux Français que s’ils continuent à mal voter, ils n’auront plus le droit de voter ?

    Manuel Valls : Je demande à nos compatriotes de se ressaisir, et de mériter le droit de vote qui leur a été accordé. Faute de quoi, l’exécutif, en 2017, sous ma direction, prendra toutes ses responsabilités. Si Marine Le Pen arrive en tête en 2017, je ferai suspendre le processus électoral, j’instituerai l’Etat d’urgence, je ferai dissoudre le Front National pour tentative de putsch démocratique et pour anti-républicanisme. Je le dis en me revendiquant de l’héritage de Jaurès et de Clemenceau, et, faites moi confiance, mon bras gauche ne tremblera pas si cette hypothèse se confirmait.

    Je veillerai, d’autre part, à ce que les discours réactionnaires des Zemmour, Onfray, Rioufol et autres n’aient plus leur place sur les plateaux de télévision et dans une presse que nous subventionnons.

    Pour sauver la République, j’interdirai enfin que la formidable liberté que permet Internet ne soit dévoyée par des revues comme la vôtre et d’autres, pour attiser la haine et diviser les Français. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté !

    C’est le message que je souhaitais faire passer, à travers votre site, Madame, à tous les Français qui votent mal. L’entretien est terminé, vous pouvez quitter ce bureau.

    Propos recueillis par Jeanne Bourdillon


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  • Les Français sont biens ignorants depuis plus de cinquante ans ..Voir des gens qui s'intégrerons jamais !!!

    Vienne - Poitiers

    Virés, ils reviennent pour tout casser

    Poitiers

    Quand elle est revenue chez elle samedi après quelques jours d'absence, une habitante des Couronneries a eu la désagréable surprise de découvrir que sa toute jeune fille hébergeait depuis la veille deux « copains » de 14 et 17 ans. Deux jeunes habitants de la région parisienne, bien connus des services de leur banlieue et apparemment aussi de la mère de famille qui n'a fait ni une ni deux : elle leur a montré la porte et bon débarras. C'est ce qu'elle croyait en tout cas.

    La nuit venue, ne sachant où aller, les deux garçons forcent la portière d'une Twingo, lui font parcourir quelques centaines de mètres et passent la nuit à l'intérieur. Mauvaise nuit apparemment. Le dimanche, remontés comme des pendules, les deux voyous montent une expédition punitive en début d'après-midi et retournent chez la copine et sa mère pour mettre l'appartement à sac. Interpellés par la police, les deux adolescents ont été remis, pour le plus jeune au foyer qui l'héberge habituellement et d'où il s'était enfui et l'aîné à sa famille. Ils auront à répondre devant le juge des enfants de divers délits dont la dégradation en réunion.

    V.B.
    La Nouvelle République
     

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  • Sa femme s’appelle Maurice. Taubira se saisit du problème…

    (par Georges Michel)

    Publié par: Thomas Joly..

    Christiane Taubira, c’est un peu Marie-Antoinette ou tout du moins la fausse représentation que les révolutionnaires en ont laissée : ils n’y a pas assez de pain sec et d’eau dans les prisons pour ces pauvres prisonniers, qu’on leur donne de la brioche et laissons-les aller en ville. Comme quoi, il n’y a pas de problème compliqué qui ne trouve sa solution simpliste, lorsqu’on est un tant soit peu idéologue.

    Ce petit problème réglé, notre phare de la pensée universelle, qui ramène incontestablement ses lointains prédécesseurs détenteurs du Sceau de France à de minuscules et insignifiantes personnes, a donc décidé de se pencher sur les problèmes de fond qui frappent durement notre société. Le dernier en date est celui de l’état civil des trans-genres. Bientôt, à Dieu ne plaise et grâce à Christiane Taubira, Maurice pourra demander à se faire appeler Mauricette et même Pamela, si ça lui chante. On imagine la tête des Séguier, d’Aguesseau, Portalis, Debré ou autres Foyer du fond de leur tombeau : consternation, comme dirait Alain Souchon ! Et pourtant, la nouvelle n’est pas bidon…

    Ainsi, la Chancelière de France travaille à une circulaire sur ce sujet. Travaille ? Lisez son cabinet travaille, car on ne peut à la fois courir les plateaux télé, les musées de la repentance, tweeter à longueur de journée et travailler, même lorsqu’on est un esprit supérieur. Or donc, son cabinet qui a la particularité dit-on de connaître un turn-over équivalent à celui que l’on peut rencontrer chez les hôtesses de caisse dans certaines grandes surfaces, travaille à une circulaire pour que « lorsque qu’une personne change de genre, le changement de prénom sera porté sur tous les documents » la concernant. Précisons que les mots entre guillemets sont tirés d’un tweet de la ministre en date du 15 mai. La chose semble même assez avancée puisque dans ce nouveau bulletin officiel de la République française qu’est devenue la page tweeter de la ministre, celle-ci annonce même qu’elle « finalise » cette circulaire. Après « le décret, c’est maintenant », nous devrions avoir bientôt « la circulaire, c’est maintenant »…

    Notez que Taubira ne parle pas dans son tweet de changement de sexe mais de genre. Nuance. La théorie du genre n’existe pas, c’est bien connu mais le genre deviendrait une réalité de l’état civil. On attend avec impatience la parution de cette circulaire pour voir comment les mots « sexe » et « genre » vont y trouver leur place. Car pour l’instant, il n’a échappé à personne que l’état civil ne reconnaît que les identités sexuelles.

    Il paraît que cette mesurette, car une circulaire sur le changement de prénom ce n’est tout de même pas la loi abolissant l’esclavage, ne suscite pas un enthousiasme effréné chez les associations « trans et intersexes ». Mais elle procède de cette stratégie des petits pas qui fait que ce qui était interdit hier, devient toléré aujourd’hui avant d’être demain de droit.
    Et si sa femme veut continuer à s’appeler Maurice, même si ça fait mauvais genre, on fait quoi ? Attendons la circulaire…

    Source : http://www.bvoltaire.fr


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  • Palmyre ou le cinéma d’Obama.

    20150522_173913Le cinéma n’est pas à Cannes où la foule contemple la montée des marches. Il est dans le monde où les peuples regardent l’agitation de ceux qui sont censés les diriger et qui font leur cinéma. Pendant qu’Obama ravit les gogos en compagnie de la « first lady », fait les magasins, crée un compte Twitter, ou se prend des « selfies », les ravages de sa politique envahissent le monde réel. Mais, sur les écrans on projette le film d’une guerre simulée contre l’ennemi mondial, le terroriste infiniment cruel qu’aucune force ne semble pouvoir arrêter. Ce n’est pas du James Bond ni du Batman, mais Al Bagdadi échappe aux drones, et ses armées de fanatiques bousculent toute résistance. Le « méchant » gagne. Le monde a peur. Exécutions barbares, massacres, destructions provocantes de chefs-d’oeuvres. Tout cela cela ressemble à une fiction. Devant l’envahisseur, l’Etat islamique, qui justement n’est pas un Etat, mais une organisation non gouvernementale dont personne ne reconnaît la légitimité, les forces coalisées de plus de 22 pays sont impuissantes. Où est donc passé le héros qui doit sauver le monde ?

    Des otages occidentaux sont assassinés, des Chrétiens présents dans cette région du globe, plusieurs siècles avant que Mahomet ne prétende avoir reçu un livre que Dieu aurait fait descendre sur lui, sont chassés, réduits en esclavage ou martyrisés, des monuments sont détruits, des ressources naturelles accaparées, des trafics organisés. Le mal semble s’étendre inexorablement du désert vers les deux capitales historiques des califats omeyyade et abbasside, Damas et Bagdad, fâcheuse répétition de l’histoire qui doit nourrir bien des prédications et enflammer les imaginations jusque dans nos banlieues. Des tentacules se projettent comme en Libye ou au Yemen. Des ralliements s’opèrent. Des réseaux s’infiltrent dans nos quartiers où de nouveaux  Merah, Kouachi ou Koulibaly attendent leur heure. Et on veut nous faire croire que devant ce désastre, conscients des périls sur leur propre sol, les pays les plus puissants et les plus riches de la planète sont incapables de terrasser l’adversaire, voire de l’anéantir ? Il a fallu quelques jours pour mettre à genoux la Serbie, pour déloger Saddam Hussein et pour en finir avec Kadhafi, qui régnaient sur des Etats, et ce serait impossible avec le prétendu Etat islamique ? Mesure-t-on les répercussions dans l’esprit de beaucoup de musulmans d’une telle apparence d’invincibilité ? Or, on ne fait à l’Etat islamique qu’une apparence de guerre, avec des avions et des drones, mais sans troupes au sol. Quels en sont les résultats ?

    La duplicité de la politique américaine devient chaque jour plus évidente. La coalition aérienne comprend les Etats-Unis et leurs principaux alliés occidentaux, et la plupart des monarchies sunnites du Golfe au Maroc. Les islamistes qu’elle prétend combattre sont aussi des Arabes sunnites. Dans les airs et au sol, ceux qui s’opposent vraiment à eux sont des Arabes Chiites, Alaouïtes, Chrétiens, des nationalistes syriens ou des Kurdes. L’Iran chiite est à leurs côtés. La puissante Turquie néo-ottomane, membre de l’Otan et candidate à l’Union Européenne soutenue par Obama pourrait à elle seule écraser le « califat ». Elle le soutient dans cette région qui a échappé à son emprise lorsqu’après la défaite de 1918, les frontières de la Syrie et de l’Irak ont été tracées par le Royaume-Uni et par la France. Les djihadistes notamment « français »rejoignent les combats en passant sur son sol. Les islamistes blessés y sont soignés. Les trafics se font à ses frontières. De mauvais gré, sous la pression américaine, les Turcs ont laissé arriver les renforts kurdes à Kobané. Il n’en est pas de même pour la Syrie de Assad que Turcs et Américains veulent achever. Il est difficile de croire en la bonne foi de nos « amis » lorsqu’ils sont plus acharnés à combattre les ennemis de nos ennemis que les ennemis eux-mêmes. Renforts et armes parviennent aux adversaires du régime de Damas, et donc aident l’Etat islamique de fait.

    Le problème n’est donc pas de savoir si l’Occident voudra sauver Palmyre et en finir avec les salafistes de Mossoul, mais de comprendre pourquoi il ne s’en donne pas les moyens. Les Américains ont besoin d’un ennemi diabolique pour justifier le messianisme de leur politique. La noirceur de leur ennemi blanchit leur image. Depuis la chute de l’URSS, ils étaient en manque, et le djihadisme qu’ils avaient créé en Afghanistan, a pris le rôle. C’est toutefois un adversaire plus délicat à manier. Contrairement au bon vieux dictateur laïque et néanmoins totalitaire, le religieux est respecté dans la tradition américaine, d’autant plus lorsqu’il se réclame des mêmes principes, wahhabites, que l’allié saoudien, ce « daesh » qui a réussi grâce à l’appui de Washington, comme le rappelle Zemmour. Alors, les Etats-Unis se retrouvent avec deux cibles, opposées l’une à l’autre, celle qu’ils préfèrent, plus classique, à Moscou et Damas, et l’autre, qui pourrait tellement servir à une recomposition de la géographie du Moyen-Orient, avec l’aval de la Turquie et le soutien du Golfe. C’est pourquoi il faut détruire Assad et non Al Baghdadi, semble-t-il… En attendant, comme chez Orwell, les peuples ont droit sur leurs écrans aux deux minutes de haine contre « daesh », qu’on fait semblant de bombarder. Tout est pour le mieux dans les meilleures démocraties du monde…

    Christian Vanneste


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