Ce 19 février, Gilles-William Goldnadel a rappelé que « les islamo-gauchistes n’aiment pas être nommés islamo-gauchistes. L’islamo-gauchiste est un être susceptible » qui « n’a pas le cuir tanné parce qu’on ne lui a jamais réclamé des comptes ». Ou si peu…
Après que Jean-Michel Blanquer a soulevé le lièvre des « ravages » de ces idées au sein de l’UNEF et de La France insoumise, en octobre 2020, le pavé lancé dans la mare du bien penser par Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, jugeant, sur CNews, ce 14 février, que « l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble », et particulièrement l’Université, pourrait être « innovant », pour le coup. Car la vigueur coordonnée de la contre-attaque des membres de la « secte », qu’ils soient enseignants-chercheurs, journalistes ou politiques, n’a pas tardé ; dans une alternance d’invectives, de railleries, ou de prétendus arguments scientifiques, pour abattre le ministre déviant. Un procédé d’agit-prop bien huilé.
La première tactique mise en œuvre est celle de la négation pure et simple du fait. L’islamo-gauchisme, quésaco ? Une chimère, cela n’existe pas, voyons. Le CNRS – assez maladroitement invoqué par le ministre comme possible juge impartial du débat ; sourions ! – a aussitôt rappelé que le terme d’« islamo-gauchisme » « ne correspond à aucune réalité scientifique ». Quant aux présidents d’université, ils ont exprimé leur « stupeur », nous dit Le Monde.
Il s’agit, ensuite, de déconsidérer l’ennemi par tous les moyens. En l’espèce, la démarche prétendument « injustifiable » de Frédérique Vidal signerait son refus du débat et porterait atteinte à la liberté académique, poursuit le journal. Comprenons qu’il s’agirait d’un être sectaire, voire fasciste. « Il y a une orientation de ce gouvernement qui va draguer des secteurs de l’opinion publique dans des endroits assez nauséabonds », a dénoncé, ce jeudi, Jean Chambaz, président de Sorbonne Université, en langage connoté. Dans l’Hémicycle, la députée Bénédicte Taurine (FI) y est allée de sa corrida ariégeoise, accusant le ministre de vouloir imposer une « police de la pensée », une « chasse aux sorcières d’un autre temps », qui traduirait « l’infusion » dans son esprit des idées de l’extrême droite. Nous ne savons pas si Mme Taurine possède la science infuse qui lui permet de lire les pensées. Mais elle finit par lâcher : « Ce qui gangrène l’université, aujourd’hui, c’est vous. »
Rien d’étonnant dans la forme et le fond de ces attaques d’un personnel formaté dans la doxa marxiste et antinationale des années 1970 et dans ses dérivations actuelles de l’obsession communautariste : l’enseignante Taurine ou l’universitaire Chambaz, entre autres, issus tous deux du PCF, sont de bons petits soldats endoctrinés, défenseurs des idées et de la stratégie de la « secte ». Pour Chambaz, le mal qui « gangrène » la société n’est pas un « islamo-gauchisme » qu’il nie mais « la discrimination, […] la ghettoïsation, […] l’inégalité sociale dans l’accès au travail, dans l’accès à l’éducation, à la culture, et l’échec des politiques publiques dans ce domaine depuis cinquante ans ». Propos similaires à ceux des leaders de La France insoumise : une culture permanente de l’excuse, un recours à l’alibi social dans l’espoir de rallier un électoral musulman qui deviendrait déterminant pour 2022. Pari risqué.
Ces « idiots utiles » de l’islamisme jouent un jeu dangereux. Mais les voilà dévoilés, démasqués dans leur colère, clairement identifiés dans leur pensée, leurs paroles et leurs actions de déconstruction nationale. Car pour la première fois, depuis des décennies, un concept politique et sa formulation, validés par l’opinion publique – puisque 6 Français sur 10 pensent que l’islamo-gauchisme est bien répandu dans les milieux intellectuels et politiques français –, sont imposés au débat par les forces de la pensée nationale et de droite. Une petite révolution intellectuelle et morale en soi ! Un espoir ?
Pierre Arette
Source : http://bvoltaire.fr