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  • « La Russie va-t-elle nous couper le gaz si nous ne payons pas en rouble ? »

    L’édito de Charles SANNAT

     par  | 1 Avr 2022 |

    Mes chères impertinentes, chers impertinents,

    La menace d’une coupure du gaz russe plane sur l’Europe depuis le début de la guerre et prend aujourd’hui un nouveau tournant.

     Vladimir Poutine accroît encore la pression pour facturer son gaz en rouble. Faut-il le prendre au sérieux ? Les explications de Charles Sannat, fondateur du site insolentiae. Ecorama du 31 mars 2022, présenté par David Jacquot sur Boursorama.com. Voici le résumé de cette interview donnée à Ecorama hier.

    L’ami David Jacquot m’a beaucoup amusé en parlant autant des contrats et du respect des contrats par les Russes.

    Il faut cesser d’être naïfs ou de manquer d’objectivité. Comprenez-moi bien, je le dis et le redis encore que j’aime Poutine ou que je le déteste ne me sera d’aucune aide dans mon analyse de la situation et ne me permettra pas de comprendre ce qu’il se passe et encore moins d’anticiper ce qu’il va se passer.

    Encore et encore une fois, les choses sont toujours très nuancées, nettement plus que les anathèmes, les insultes ou les mantras du type « moi gentil », « toi méchant ».

    Le respect des contrats est une vaste fumisterie à l’échelle historique, puisque l’histoire n’est faite que de contrat et d’accord que l’on déchire.

    Comme disait le Général de Gaulle « quand on est couillonné on dit qu’on est couillonné, on se lève et on s’en va » !

    Et bien les contrats, les règles et les lois cela se change en fonction du temps, et des intérêts du moment.

    Et puis quand on parle de « contrats », libellés en rouble ce qui ne sera pas légal, il n’est pas plus légal de sanctionner la Russie, ni plus contractuel de lui saisir ses réserves de changes !

    Pourtant nous l’avons fait, et je ne dis pas que nous avons eu tort, de la même manière que contractuellement nous devions livrer deux porte-hélicoptères à la Russie ce que nous avons refusé de faire malgré le contrat. Je ne dis pas que nous avons eu raison ou tort. En réalité je m’en fiche parce que ce n’est pas mon propos.

    Je ne fais pas ici de morale, mais de l’analyse et de l’anticipation.

    Je vous dis donc que Poutine n’a aucun intérêt aujourd’hui à vendre son gaz en euros, mieux vaut le vendre en roubles car c’est la Russie qui a le gaz et le pétrole, l’énergie et les matières premières. Ce n’est pas nous, ce n’est pas l’Allemagne, ni la France, ni l’Italie.

    Bref, c’est simple. Si nous voulons du gaz ce n’est pas une question de contrat. C’est une question de rapports de force.

    Pourquoi ne pas payer en roubles ?

    Peut-on quand même poser la question ?

    J’ai essayé de le faire, mais j’ai eu du mal tant l’ami David n’a pas souhaité que l’on développe sur ce sujet pourtant fondamental.

    Pourquoi refuser de payer en roubles ?

    Est-ce si important que cela ? Poutine a dit que le paiement en roubles ne devait pas faire que l’on paye plus cher ce qui peut sembler honnête. Alors pourquoi refuser le paiement en roubles ?

    Parce que ce qui se joue ici ce n’est évidemment pas uniquement une question de « contrat » mais de pétro-dollars et de pétro-euros !

    Le dollar, et l’euro dans une moindre mesure, sont les deux monnaies de réserves internationales.

    C’est parce que nous négocions l’énergie partout dans le monde en dollars que le dollar vaut quelque chose. C’est la même chose pour l’euro.

    En refusant de nous vendre son gaz en euros, Poutine nous renvoie au fait que notre monnaie ne vaut tout simplement rien.

    Il donne un indice désastreux sur la confiance et le « besoin » de notre monnaie. C’est cela qui est inacceptable pour les Européens et les Américains, car cela revient à partager le pouvoir monétaire dans un nouveau système monétaire dans le cadre d’un nouvel ordre mondial !

    Ce n’est donc pas rien.

    C’est une guerre des monnaies pour la domination de l’ordre monétaire.

    Poutine confirme hier après-midi qu’il faudra bien payer en roubles !

    Vladimir Poutine annonce que les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » devront à partir de vendredi payer en roubles depuis des comptes en Russie sous peine d’être privés d’approvisionnements, mesure touchant surtout l’Union européenne. Le prix du gaz reste cependant libellé dans la devise des contrats en cours, soit le plus souvent en euros ou en dollars. « Ils doivent ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes. Et de ces comptes, ils devront payer le gaz livré et cela dès demain », déclare Vladimir Poutine à la télévision après avoir signé un décret en ce sens. Il a ajouté qu’en cas de refus, « les contrats en cours seront arrêtés ». Source Le Point.fr ici

    La France et l’Allemagne se préparent à des coupures de gaz

    L’Allemagne et la France se « préparent » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, alors que Moscou exige, à partir du 1er avril, un paiement en roubles des livraisons, ce que les Européens refusent, déclare le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, à Berlin. « Il peut y avoir une situation dans laquelle demain, dans des circonstances très particulières, il n’y aura plus de gaz russe (…), c’est à nous de préparer ces scénarios-là, et nous les préparons », détaille-t-il, lors d’une conférence de presse avec le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck. Source Le Point.fr ici

    Et si pour le moment les regards sont tournés vers Moscou, il ne faut pas non plus oublier Pékin qui va finir par nous demander de payer toutes nos chinoiseries qu’elles soient haut ou bas de gamme en yuan… de quoi marginaliser le dollar et l’euro et négocier de nouveaux équilibres dans un nouvel ordre mondial plus « juste » selon les propos de Lavrov tenus… à Pékin !!!

    A bon entendeur

    Allez, je vous laisse voir et partager cette vidéo. N’oubliez pas de me rejoindre sur ma chaîne YouTube du Grenier de l’éco.


    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

    Préparez-vous !

    Charles SANNAT


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  • Un nouveau cabinet de conseil payé pour remplacer La Poste par… La Poste

     

    Il y a souvent de bonnes raisons de rire de nos malheurs, « de  d'être obligé d'en pleurer », comme dit Figaro dans la pièce de Beaumarchais. 

    Cette phrase est devenue un terrible lieu commun, mais après tout, si les clichés étaient faux, on les appellerait des mensonges.

    Prenez le scandale McKinsey, par exemple. Cette belle histoire de partenariat public-privé nous a coûté, amis contribuables, au moins 1 milliards d'euros. En échange, nous avons eu la stratégie vaccinale, un beau succès, mais aussi des rapports sur PowerPoint (des « livrables », disent-ils) et des notes de synthèse fumeuses. Parmi celles-ci, des réflexions sur l'avenir du métier d'enseignant, notamment. On ignore quel est le contenu de cette analyse, mais on sait qu'elle a coûté cher. Un ancien consultant de  déclarait à Mediapart, ce jeudi, que le niveau des productions était d'une terrible indigence. D'autres signalent que les recherches de données en amont sont souvent faites sur Google.

    Venons-en à la cocasse affaire de La Poste. En novembre 2021, constatant d'importants manquements dans la distribution des tracts électoraux lors des départementales et des régionales passées, le gouvernement, qui avait résilié son partenariat avec le distributeur privé Adrexo, a voulu savoir comment faire pour que cela ne se reproduise plus. Adrexo avait employé des distributeurs peu scrupuleux, qui ne perdaient pas leur temps à faire leur travail, mais jetaient carrément les tracts à la poubelle ou dans les bois.

    L'opérateur était pourtant censé pallier les insuffisances de La Poste. Alors, fidèle à une méthode efficace, le pouvoir macronien a eu recours à... un cabinet de conseil privé. Baptisé Sémaphore, ce cabinet a facturé 289 000 euros sa « cartographie des risques », qui lui a permis de conclure, au terme d'une étude exhaustive, que le meilleur opérateur capable de remplacer La Poste était... La Poste. Lors des dernières élections, le taux d'erreur de distribution de la part des vénérables camions jaunes était autour de 9%, alors que celui d'Adrexo flirtait parfois avec les 90%.

    Payer presque 300 000 euros pour proposer de remplacer La Poste par La Poste, il fallait le trouver. On en fait beaucoup sur McKinsey. C'est probablement mérité, mais ces vendeurs de rêve que sont les  ne sont riches que de la paresse intellectuelle du pouvoir et de son manque de confiance dans la haute fonction publique.

    Sachant que c'est la chaîne Public  qui a révélé cette information ce mercredi, on est en droit de supposer que la start-up nation, avec sa manie de tout régler à coups d'études et de PowerPoint, commence à agacer jusque dans les rangs des parlementaires. On verra ça dans une semaine.


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  • Emeutes à Sevran

    Maison enflammée, placards électriques incendiés, véhicules réduits en cendres : nous sommes allés sur les traces des émeutes de Sevran, dans le 93. Rappelons les faits. Samedi 27 mars vers midi, Jean-Paul Benjamin, 33 ans, originaire d'Haïti, vole une fourgonnette remplie de colis à l'un de ses employeurs avec lequel il était en conflit. La brigade anticriminalité d’Aulnay-sous-Bois repère la camionnette. Le conducteur refusant d'obtempérer, un officier de la BAC ouvre le feu. Jean-paul Benjamin, touché à l'omoplate gauche, décédera à l’hôpital des suites de ses blessures.

    Selon CNews, Jean-Paul Benjamin était connu des services de police pour de nombreux faits de vols, vols aggravés, avec violence, en bande organisée, recels, violences et outrages sur personnes dépositaires de l’autorité.

    Depuis l'annonce du décès, des émeutiers dégradent l’espace public, notamment à Sevran, en Seine-Saint-Denis (93). Les autorités font nettoyer très rapidement les lieux saccagés, mais des traces importantes de dégâts demeurent. Devant nos yeux, un local associatif calciné : une maison de 100 mètres carrés, située à proximité d’un parc à jeux pour enfants. Un employé de la commune qui gère la circulation confirme que cet édifice a bien été la cible des émeutiers.

    Sur la route qui mène au quartier des Beaudottes, de grandes traces de plastique fondu marquent le bitume. Ce sont les restes de bennes à ordures qui ont été carbonisées. Un habitant nous indique l'endroit où une carcasse de poids lourd a été retirée. Un placard électrique encore fumant agonise dans un quartier pavillonnaire des Sablons. L’Agence France-Presse fait état, le 30 mars, de quatre véhicules et d'une quinzaine de poubelles incendiés, ainsi que d'un véhicule de la police municipale dégradé par des projectiles. Selon une source habitant Sevran depuis vingt ans, « ceux qui mettent le bazar sont des jeunes, voire de très jeunes. Les débordements ne vont pas s’éterniser, pour éviter de mettre en péril le trafic de drogue. » L’AFP indique que sur les treize personnes interpellées pour dégradations et violence dans la nuit du 29 mars, cinq sont mineures.

    Les violences urbaines font tache d'huile. Dans la commune voisine d'Aulnay-sous-Bois, un car de la société Transdev a été dérobé et carbonisé. Alors que l’enquête n’a pas encore rendu ses conclusions, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet (gauche rassemblée écologique solidaire et citoyenne), a apporté son soutien à la famille du chauffard dans un communiqué officiel. Concernant les émeutes qui ont lieu dans sa commune, le premier magistrat de la commune considère que « la tristesse des habitants, encore sous le choc, doit s’exprimer autrement ».

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  • « Payer le gaz russe en roubles n’est pas acceptable pour le G7 ! »

    L’édito de Charles SANNAT

    Mes chères impertinentes, chers impertinents,

    Demander le paiement du gaz russe en roubles n’est « pas acceptable », affirme le G7 !

    C’est vrai que cela ne va pas arranger les affaires des membres du G7 qui payent traditionnellement le bon gaz russe en dollars, ou en euros !

    Il faut tout de même rappeler, pour la bonne compréhension de la situation, qui compose le « G7 ».

    Nous y retrouvons que des gentils et des membres du camps du bien, dont le grand chef grand exportateur de démocratie dans les pays du Moyen-Orient. Il s’agit donc, roulement de tambour :

    Des États-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne, du Canada, du Japon, de l’Allemagne et de l’Italie !

    Vous aurez également compris qu’il s’agit de pays membres de l’OTAN.

    Donc, au sein du G7 nous sommes tous copains comme cochon.

    Ce n’est pas une critique, mais une simple constatation qui ne souffre aucune contestation !

    On y trouve aussi des pays très dépendant au gaz et les Etats-Unis qui disposent de réserves de gaz liquéfié à revendre… alors, il ne fallait pas s’attendre à ce que le G7 nous dise, « ho oui alors, payons l’ami du Kremlin en bons roubles bien frais » !

    Les ministres estiment qu’il s’agit d’une « violation unilatérale et claire des contrats existants ».

    « Tous les ministres du G7 sont tombés d’accord sur le fait qu’il s’agissait d’une violation unilatérale et claire des contrats existants (…) ce qui signifie qu’un paiement en roubles n’est pas acceptable », a dit Robert Habeck, à l’issue d’une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. « Je pense qu’il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur », a-t-il ajouté. Vladimir Poutine a annoncé la semaine dernière que la Russie n’accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE, donnant une semaine aux autorités russes pour élaborer un nouveau système de règlement en roubles. « Nous demandons aux entreprises concernées de ne pas répondre à la demande de Poutine », a encore affirmé Robert Habeck lundi, qualifiant la Russie de « fournisseur pas fiable ».

    À travers cette exigence, « la tentative de Poutine de nous diviser est évidente », a ajouté le ministre dont le pays préside cette année le G7 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Canada, Japon, Allemagne et Italie). Le président russe a expliqué que sa décision était une réaction au gel des actifs de la Russie décidée par les Occidentaux pour sanctionner Moscou après l’invasion de l’Ukraine. Nombre des acheteurs européens du gaz russe – dont l’Allemagne, la Pologne ou encore la France – ont dénoncé cette demande, estimant que la Russie violait par ce biais ses contrats avec les entreprises européennes achetant du gaz. Malgré l’invasion de l’Ukraine par Moscou, le gaz russe continue d’affluer vers l’Union européenne, qui refuse d’imposer un embargo, comme les États-Unis.

    Très bien les amis.

    Ici je peux être taquin, un poil insolent, mais je ne fais pas de morale, car les relations internationales et la morale n’ont jamais fait bon ménage, et pour cause, le cynisme y règne en maître.

    Non, ce que je peux vous dire de manière factuelle, c’est que savoir si le Poutine est « dos au mur » ou pas, ne changera rien au fait que si l’on veut du gaz, il va falloir le payer en roubles.

    Les Allemands qui sont les plus dépendants au gaz russe, pourront se rouler par terre, hurler à la division des « Européens », et couiner autant qu’ils veulent, il va falloir acheter le gaz russe en rouble.

    Vous pouvez trouver Poutine méchant, vilain, pas beau, un vrai caca boudin même si cela vous fait du bien, vous pouvez rajouter « crotte » aussi, mais Poutine est un homme très simple. Il dit ce qu’il veut. Toujours. C’est très clair. Jamais ambigu. On peut être d’accord, pas d’accord, horrifié ou effrayé, mais quand Poutine vous dit « si toi y en a vouloir gaz russe, toi y en a payer en roubles », il n’y a rien d’autre à comprendre que pour avoir du gaz faudra le payer en roubles.

    Vous pouvez aussi dire que Poutine est totalement fou, sauf, qu’il n’a pas fait cela en plein mois de janvier quand toute l’Europe a froid. Il a attendu le printemps et le dégel, et de quoi laisser le temps aux populations d’Europe de l’Ouest de ne pas mourir de froid tout de suite et aux dirigeants de nos pays respectifs de réfléchir un peu.

    N’imaginez pas qu’en disant cela je dise que Poutine est gentil. Il n’est pas gentil. C’est un chef d’Etat et un chef d’Etat n’est jamais gentil. Je suis français et la seule chose qui pour moi soit au-dessus de tout est l’intérêt supérieur de notre population.

    Non, rassurez-vous, si Poutine nous laisse du temps, c’est qu’il sait que le temps ne fera rien à l’affaire, et que nous n’aurons pas plus de gaz dans un an !

    L’Europe peut tourner le problème dans tous les sens, faire venir du gaz du Qatar ou des USA, il n’y en aura pas assez 3 à 4 ans pour remplacer le gaz russe.

    Donc Poutine nous dit voilà, le gaz pour l’année prochaine c’est en roubles.

    Vous pouvez dire que c’est une violation de tous les accords que vous voulez, mais si toi y en vouloir pas te cailler l’année prochaine et faire tourner les grosses usines de la grosse Bertha, toi y en a payer en roubles.

    Je me demande bien si l’Allemagne va se tirer une balle dans la tête de son industrie, ou si elle va finir par payer en roubles !

    Il n’y a pas à dire, ce Poutine est un sacré… roublard !

    Tic-tac, Tic-tac…

    Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

    Préparez-vous !

    Charles SANNAT


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