• Les Pieds-Noirs sont spectateurs de la migration massive étrangère

    Les Pieds-Noirs sont spectateurs de la migration massive étrangère 
    d'aujourd'hui et se souviennent..... Lors de l'exode de 1962, pour eux, il ne fut pas question d’Humanité, de Solidarité ou de Fraternité. Pas de mobilisation des Maires pour les accueillir.
    Nous n'avons pas entendu d’appel des artistes pour soulager leur détresse.
    Nous n'avons pas souvenir de défilés pour défendre nos Traditions d’accueil et leur venir en aide.... Ils étaient des Français abandonnés à leur triste sort.
    Des Militaires d'Honneur comparent ces deux accueils si injustement différents et prennent la parole pour dénoncer le sort tragique des Français d'Algérie passé alors dans l'indifférence et le mépris total de la population Métropolitaine, du monde artistique, des Pouvoirs publics et des Politiciens.
    JACQUES GUILLEMAIN, pilote de ligne, Officier de l'Armée de l'Air ER, est de ceux-là. En Soldat d'Honneur, il exprime son amertume :

    À lire : sommes-nous toujours considérés comme des Français
    Les survivants de Juillet 1962...
    ►►QUAND LE MENSONGE PREND PAR L'ASCENSEUR, LA VERITE PREND PAR LES ESCALIERS. ELLE MET PLUS DE TEMPS MAIS NE VOUS INQUIÉTEZ PAS, ELLE FINIT TOUJOURS PAR ARRIVER.
    > > Les français ont la mémoire courte quand ils sont manipulés par des politiciens véreux et des médias à leur botte 
    Les survivants de juillet 1962 :
    Ils étaient français... Ils ont choisi de partir et ont été spoliés... avec la CGT comme comité d'accueil à Marseille... mais solidaires, courageux, entreprenants, ces survivants de juillet 1962 qu'on a voulu refouler de France nous ont donné une belle leçon à méditer.
    J’ai lu l’appel de Bernard Cazeneuve invitant les Maires de France à accueillir le mieux possible les Migrants qui souhaitent s’installer en France.
    J’ai entendu l’Appel des Artistes demandant que les Pays Occidentaux et les Monarchies du Golfe assument leur Devoir d’Asile, en ouvrant leurs Frontières et leurs bras aux réfugiés qui fuient la Guerre et la Barbarie.
    J’ai noté l’Appel de la CGT à défendre le Droit d’Asile et à respecter la Convention de Genève.
    J’ai vu les milliers de Manifestants qui se mobilisent dans toute la France pour venir en aide aux Populations en détresse.
    Humanité, Solidarité, Générosité, Fraternité, Assistance, Tradition d’Accueil et Droits de l’Homme sont dans la bouche de toutes nos Élites depuis la découverte du corps du petit Eylan, échoué sur une plage de Turquie.
    Partout, l’émotion est à son comble.
    Mais si tout cela me parait bien légitime, je ne peux m’empêcher de ressentir une grande amertume en pensant à l’accueil que la France avait réservé aux Rapatriés d’Algérie en 1962.

    Pour eux, il ne fut pas question d’Humanité, de Solidarité ou de Fraternité. Je n’ai pas vu de mobilisation des Maires pour les accueillir.
    Je n’ai pas entendu d’appel des artistes pour soulager leur détresse.
    Je n’ai pas souvenir de défilés pour défendre nos traditions d’accueil et leur venir en aide.
    Pourtant, non seulement ils étaient Français, mais eux aussi fuyaient la guerre et la barbarie, puisque les accords d’Évian n’ont jamais été respectés par le FLN.
    Pieds-Noirs et Harkis furent tout simplement abandonnés par les Pouvoirs Publics et les Français de Métropole.
    Qui se souvient des odieuses paroles de Gaston Defferre, maire socialiste de Marseille ? : "En tout cas je ne les recevrai pas ici… Qu’ils aillent se faire pendre où ils voudront. En aucun cas je ne veux des Pieds-Noirs à Marseille."
    Et, comble de l’ignominie, cette phrase abjecte : "Français d’Algérie, allez vous réadapter ailleurs. Il faut les pendre, les fusiller, les rejeter à la mer… Jamais je ne les recevrai dans ma Cité."
    Quant à Louis Joxe, le Ministre négociateur des Accords d’Évian, il ne fut pas en reste :
    "Les Pieds-Noirs vont inoculer le Fascisme en France… Il n’est pas souhaitable qu’ils s’installent en France. Il vaudrait mieux qu’ils aillent en Argentine, au Brésil ou en Australie." Vu ce qui se passe en France et en Europe en ce moment il aurait mieux valu qu'aucun PN ne vienne vivre ici....
    Pompidou voulait les envoyer en Amérique du Sud alors que De Gaulle préférait la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane, Terres de pionniers.
    Sans oublier la CGT, qui ne trouvait rien à redire quand ses Dockers jetaient dans le Port de Marseille les caisses des rapatriés, seuls biens qu’ils avaient pu sauver au cours de leur exode. Il est vrai qu’à l’époque, l’URSS soutenait le FLN, dans l’espoir de chasser les Français et d’implanter son Influence dans tout le Maghreb….
    Selon un Sondage de 1962, pour 62% des Métropolitains, il n’était pas question de sacrifice pour aider les Français d’Algérie, rendus responsables de la Guerre et des nombreux morts parmi les Appelés du Contingent.
    Telle fut la Véritable Tradition d’Accueil que la France réserva à ses Propres Ressortissants, il y a plus de cinquante ans !
    Une sinistre Page d’Histoire qui n’honore pas nos Élites de l’Époque et qui contraste amèrement avec les manifestations de générosité déployées aujourd’hui envers les Migrants étrangers.
    Pour beaucoup de Métropolitains, les Pieds-Noirs et les Harkis n’étaient pas Français.
    Pourtant ils n’avaient fait que servir les Intérêts de la République depuis 1830, transformant les Marécages en jardins, éradiquant les Épidémies de Typhus, de Choléra et de Peste.
    En 132 ans de présence, à force de Courage et de Volonté, ils avaient fait pousser partout des Villes magnifiques, des Ports, des Écoles, des Voies ferrées, des Hôpitaux, faisant des trois départements Français d’Algérie le Pays le plus moderne de tout le Continent Africain avec l’Afrique du Sud.
    Personne n’a jamais autant aimé l’Algérie que les Pieds-Noirs.
    Hélas, la Dictature du politiquement correct a fait table rase de ce bilan exceptionnel, ne gardant que l’image caricaturale du colon avide, faisant suer le burnous aux indigènes.
    Il est vrai que le Terrorisme intellectuel n’est pas à un mensonge près, même s’il salit la France…
    Les Français se veulent la Patrie des Droits de l’Homme et des Valeurs Humanistes, évoquant l’Accueil réservé de tous temps aux Populations persécutées : Russes chassés par la Révolution bolchévique de 1917, Espagnols fuyant Franco, Arméniens victimes du Génocide turc, Chiliens, Bosniaques ou boat people vietnamiens…
    Mais ils ont oublié qu’en 1962, ils n’ont même pas été capables d’accueillir dignement leurs propres compatriotes, lesquels n’avaient pourtant d’autre choix que la Valise ou le Cercueil.
    Heureusement, dans leur malheur, les Pieds-Noirs sont arrivés en plein boom économique des Trente Glorieuses.
    Courageux et travailleurs, ils ne mirent pas longtemps à s’adapter et à contribuer fortement à notre Croissance.
    Qu’ils en soient remerciés, car ces Battants qui avaient défriché les Terres hostiles d’Algérie pour en faire un verger ont été et sont toujours une réelle richesse pour la France.

    JACQUES GUILLEMAIN
    Ancien Officier de l'Armée de l'Air


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  • Retraites: l'âge pivot s'appliquera à tous les salariés nés après 1959 !


    La réforme des retraites ne s'appliquera qu'aux générations nées après 1975. Voilà ce qu'a annoncé ce midi le Premier ministre Edouard Philippe. Autrement dit les personnes nées avant 1975 n'auront pas le système par point. Mais il y a un hic: l'âge pivot. Cet âge fixé à 64 ans en-deçà duquel les personnes souhaitant partir à la retraite le pourront si elles ont plus de 62 ans moyennant un malus de 5% par an pourrait concerner en effet tous les Français nés après 1959.

    Edouard Philippe a en effet annoncé ce midi que cet âge pivot devrait entrer en vigueur dès 2027. Dans le dossier de presse communiqué par Matignon, il est même précisé que cet âge pivot entrera progressivement en vigueur dès 2022 (62 ans et 4 mois avec une augmentation de 4 mois par an jusqu'en 2027)
      DR -
    Or, cette mise en place progressive de l'âge pivot dès 2022 laisse entendre que les générations post-1975 ne sont pas les seules concernées par la réforme. En effet, les générations d'après 1975 partiront à la retraite au plus tôt en 2037. Or cet âge pivot doit entrer en vigueur dès 2022. Il devrait donc concerner les générations à partir de 1960 qui auront 62 ans cette année-là. Donc si vous êtes né en 1960 et que vous avez cotisé tous vos trimestres (167 trimestres) vous devrez travailler quatre mois de plus pour avoir votre retraite à taux plein. 
    Nés en 1965: 62 ans en 2027

    La génération née en 1965 aura 62 ans en 2027, elle pourra donc prendre sa retraite cette année-là. Or cette année-là, l'âge pivot sera de 64 ans. Cette génération devrait donc théoriquement pâtir d'un malus de 10% (deux années de moins) car elle n'aura pas atteint les 64 ans qui permettra cette année-là de toucher leur retraite à taux plein. Et ce même s'ils ont validé l'ensemble des 169 trimestres qui dans l'ancien système leur garantit une retraite à taux plein.

    La mise en place de cet âge pivot entre 2022 et 2027 pose d'autres questions. Pour ceux qui souhaiteraient partir dès leurs 62 ans sans avoir cotisé le nombre requis de trimestres se verront-ils imposer une double peine à savoir une décote pour les trimestres manquants et un malus pour ne pas avoir atteint l'âge d'équilibre?

    Du côté de la majorité, on assure qu'il n'y a encore rien de définitif dans le système présenté ce mercredi. C'est ce qu'affirme Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM. Mais en souhaitant que l'équilibre financier soit atteint en 2027 et en ne voulant pas négocié sur l'âge pivot.  Source :  https://www.bfmtv.com/economie/retraite-l-age-pivot-s-appliquera-a-tous-les-salaries-nes-apres-1959-1822424.html

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  • Grèves des syndicats : chapeau, Macron, c’est bien joué !


    Les Monty Python, ce groupe de joyeux farfelus britanniques, ont dû largement influencer Macron. Je m’explique.
    Le groupe avait créé The Royal Society for Putting Things on Top of Other Things. Intraduisible, mais on peut dire qu’il s’agit de « remplacer une chose par une autre chose plus importante ».

    À l’évidence, ce qui foutait « une trouille bleue » au gouvernement, c’était le « mouvement » des gilets jaunes : un « machin » protéiforme sans queue ni tête, sans structures, sans chef(fes), sans revendications précises, un truc incontrôlable et ingérable.
    C’était une constante implacable sur les plateaux de télé que de voir un ou une « porte-parole » des gilets jaunes se faire systématiquement « allumer » par ces « experts-débatteurs » qui ne comprennent strictement rien à ce que revendique cette « populace ».
    Et, d’ailleurs, cette populace sait-elle, elle-même, ce qu’elle revendique ?
    Et puis la manière extrêmement brutale dont les samedis étaient gérés par « les forces de l’ordre », ça commençait à faire vraiment désordre !
    Alors, quoi de plus intelligent que de remplacer « une chose par une autre » ?
    En termes clairs, remplacer les gilets jaunes par les syndicats ?
    C’est super sympa, les syndicats, même si cela ne représente quasiment rien des « travailleurs », c’est super structuré, c’est sans surprise et, surtout, ils ont une capacité de nuire sans pareille !
    Et puis, il ne faut jamais oublier que les syndicats, c’est l’État qui les fait vivre, les subventionne, leur attribue des postes-clés dans toutes sortes d’organisations diverses et variées.
    Savez-vous que l’employeur verse une cotisation de 0,016 % de sa masse salariale au titre de « contribution au financement des organisations professionnelles et syndicales » ?

    Macron avait cru pouvoir se passer des « corps intermédiaires » et donc des syndicats car ils ne représentent pas grand-chose : 11 % des salariés, fonction publique incluse – en baisse constante.
    Grave erreur dont il est vite revenu !
    Ces syndicats, pourtant si atomisés, ont une capacité d’action incroyable et il serait, évidemment bien bête, de s’en priver !
    Le cinquième de la population Française vit en Île-de-France et une seule  des conducteurs de trains, métros et bus et « le tour est joué » : des pugilats pour monter dans les rares transports qui fonctionnent..
    Qui l’eût cru, en France au XXIe siècle, à Paris ?
    Mais c’est une bien belle mise en scène concertée que tout cela.
    Dans ma jeunesse, quand il y avait des grèves, absolument tout était à l’arrêt et on ne pouvait savoir ce qui s’était passé que le lendemain.
    Maintenant, tout est en « direct live » !
    J’entendais, ce soir, l’hallucinant contre-programme de la CGT sur le sujet des retraites.
    Tellement absurde que c’est « cousu de fil blanc ».
    Mais il est probable que le Premier ministre va « lâcher un peu de lest » et que tout cela va être reporté aux calendes grecques.
    Les syndicats seront contents, le gouvernement pourra dire « Voyez, nous avons écouté vos représentants » et les gilets jaunes seront remisés au fond de la boîte à gants du vieux diesel polluant.
    Bien joué, mais c’est une bien vilaine chose qui aura remplacé une chose qui portait pourtant un beau nom : l’espoir de jours meilleurs.

    Surtout pour .


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  • Notre enquête vidéo : comment la police a grièvement blessé un « gilet jaune » le 16 novembre sur la place d’Italie à Paris

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    Grâce à l’analyse de plusieurs heures de vidéos, la modélisation 3D des lieux et l’identification du projectile, « Le Monde » a reconstitué la séquence au terme de laquelle un manifestant, Manuel Coisne, a été éborgné.
    Par   

    Le 16 novembre, à Paris, le manifestant « gilet jaune » Manuel Coisne est touché au visage par une grenade lacrymogène.
    Un projectile qui lui ouvre le globe oculaire gauche, et lui fait perdre définitivement l’usage de son œil.
    Grâce à la collecte et à l’analyse de plusieurs heures de vidéos, diffusées en direct ou publiées après la manifestation, et réalisées par des amateurs et des journalistes professionnels, l’enquête vidéo du Monde permet de reconstruire précisément la séquence qui a mené à la grave blessure de Manuel Coisne.
    À la violence des échauffourées qui opposent manifestants et CRS à 14 h 40 succèdent au moins deux tirs de grenades lacrymogènes qui posent question.
    L’enquête du Monde révèle que l’un de ces tirs, effectué avec un angle de 15° et un dispositif de propulsion de 100 m, est très probablement celui qui a touché Manuel Coisne, situé 55 m plus loin.
    Dans cette affaire, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour « violences volontaires par une personne dépositaire de l’autorité publique suivies de mutilation ou infirmité permanente ».


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  • Delevoye n'avait pas le droit d'exercer une activité professionnelle en plus de ses fonctions

    Par Luc Peillon Pauline Moullot et Anaïs Condomines 
    Jean-Paul Delevoye, le 10 décembre 2019.Jean-Paul Delevoye, le 10 décembre 2019. REUTERS

    Après avoir démissionné de la présidence d'un think tank où il était rémunéré 5 300 euros par mois, Jean-Paul Delevoye annonce à CheckNews qu'il va rembourser la totalité des sommes perçues depuis 2017, soit 140 000 euros. Selon les experts que nous avons interrogés, le cumul entre une professionnelle et un poste au gouvernement était contraire à la Constitution.

    Question posée par Max le 09/12/2019

    Jean-Paul Delevoye rend l’argent. Haut-commissaire aux retraites, l’homme a démissionné ces derniers jours de plusieurs fonctions qu’il occupait parallèlement dans le secteur privé. D’abord de son poste (bénévole) d’administrateur de l’Ifpass, l’Institut de formation de la profession de l’assurance, après les révélations du Parisien samedi. Puis, mardi, de la présidence d’honneur du think tank Parallaxe (groupe IGS), où il émargeait à 5 300 euros net par mois.

    Ce mercredi soir, son entourage annonce à CheckNews qu’il a remboursé à ce think tank les sommes perçues depuis qu’il a été nommé au gouvernement (septembre 2019), mais aussi qu’il s’apprête à rembourser toutes les sommes touchées depuis sa nomination comme haut-commissaire, c’est-à-dire depuis septembre 2017. Soit quelque 140 000 euros. Et ce, sans attendre, comme prévu initialement, la décision de la Haute autorité pour la transparence la vie publique (HATVP), saisie par l’association Anticor. Et pour cause : le cumul des derniers mois était contraire à la Constitution, selon les experts que nous avons consultés.

    Pour rappel, Jean-Paul Delevoye a été nommé haut-commissaire aux retraites en septembre 2017. Il n’était alors pas membre du gouvernement à proprement parler. Il avait cependant démissionné de sa fonction précédente, celle de conseiller du délégué général du groupe IGS (regroupement d’écoles de formation privées), qu’il exerçait depuis septembre 2016, pour quelque 5 000 euros par mois. Sa mission consistait, selon sa déclaration d’intérêts à la HATVP, à «mettre en place le module humanisme dans les cursus» de formation.

    Ce divorce avec IGS ne va durer que quatre mois. En effet, dès janvier 2018, il revient au sein du groupe, cette fois-ci comme président d’honneur d’un think tank hébergé par HEP Education, intégré à l’IGS : Parallaxe. Rémunération : 5300 euros nets par mois, comme il l’indique à la HATVP. Et alors même qu’il perçoit, depuis septembre 2017, quelque 8300 euros par mois comme haut-commissaire à la réforme des retraites. Soit, avec sa retraite du régime général, un revenu total de 15 000 euros nets par mois.

    Si ce cumul entre une activité privée rémunérée et la fonction de haut-commissaire peut poser question, elle n’était a priori pas illégale, Delevoye n’étant alors pas membre du gouvernement. Les choses se compliquent à partir du 3 septembre 2019. En effet, à cette date, Jean-Paul Delevoye passe de haut-commissaire à la réforme des retraites à haut-commissaire aux retraites, délégué auprès de la ministre de la santé. Et entre officiellement au gouvernement.

    Problème: l’article 23 de la Constitution proscrit tout cumul d’un poste ministériel et d’une activité professionnelle : «Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et de tout emploi public ou de toute activité professionnelle.» Et l’ordonnance du 17 novembre 1958 lui donne un mois pour se mettre en règle, soit jusqu’au 4 octobre. Ce qu’il n’a donc pas fait, puisqu’il ne démissionnera de Parallaxe que mardi, suite à un article de Capital.

    Au journal Capital, il indiquait lundi que la présidence de Parallaxe n’avait rien d’une activité professionnelle : «Il n’est pas chargé de la gestion opérationnelle de cet organisme», expliquait ainsi son entourage, qui parlait de «gratification» plutôt que de rémunération.

    Changement de pied, ce mercredi soir. Sollicité par CheckNews, son cabinet a fini par reconnaître une activité professionnelle au sein de ce think tank. Et même à la justifier, de peur sans doute de se voir reprocher un emploi fictif. «Depuis 2016, il a produit essentiellement des activités de conseil, sur la genèse du projet, son fonctionnement. Il a ensuite mis en place une dizaine de journées pour lancer le think tank, en élaborant le programme, en choisissant les intervenants, et en participant aux comptes rendus. Il a également mis en place des partenariats et a participé à la rédaction du livre blanc», explique son entourage.

    Bien que les supports de communication de la collective HEP Education du groupe IGS, dont dépend le think tank Parallaxe, présentent Jean-Paul Delevoye comme «président d’honneur», il existe effectivement quelques traces de son activité au sein de cet organisme. Dans le livre blanc de Parallaxe, à paraître en janvier prochain, Jean-Paul Delevoye figure dans la liste des «intervenants de Parallaxe en 2018». Par ailleurs, sur les réseaux sociaux, ce dernier apparaît dans au moins une intervention filmée, en date de mars 2018. Il s’agit d’une ouverture des travaux du think tank Hep Education, portant sur les «enjeux de l’éducation au 21e siècle».

    Interrogé par CheckNews, Paul Cassia, professeur de droit public à l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne, juge la situation problématique : «La Constitution est claire, un membre du gouvernement, et pas seulement un ministre, ne peut exercer aucune activité professionnelle. Monsieur Delevoye contrevenait donc de façon flagrante à l’article 23 de la Constitution et à la loi organique. Car à 5300 euros par mois, on ne peut pas dire que ce n’était pas une activité professionnelle. Il avait un mois pour démissionner, c’est-à-dire jusqu’au 4 octobre, ce qu’il n’a pas fait. Il a donc été deux mois dans l’illégalité.»

    Même position pour l’expert en droit constitutionnel, Didier Maus : «Son activité était incompatible avec son poste de haut-commissaire, membre du gouvernement. La Constitution est sans ambiguïté là-dessus. Car s’il y a rémunération, il y a forcément activité professionnelle. Ou alors il y a abus de biens sociaux…»

    Chez Anticor aussi, la perplexité est de mise. Mardi 10 novembre, l’association de lutte contre la corruption a décidé de saisir la HATVP au sujet du poste d’administrateur (bénévole) à l’Ifpass occupé par Jean-Paul Delevoye. Désormais, elle s’intéresse de très près aux activités (lucratives) exercées par le haut-commissaire chez Parallaxe.

    «Nous réfléchissons à une qualification pénale sur le volet Parallaxe. Il faut comprendre à quoi correspond cette gratification de 5300 euros mensuels. Nous sommes intrigués par l’incompatibilité qui a perduré au-delà du délai d’un mois et aussi par la nature du travail correspondant à cette gratification», explique à CheckNews Jean-Christophe Picard, président d’Anticor.

    Pour Elise Van Beneden, secrétaire générale d’Anticor, «il y a une réflexion plus générale à mener sur ces think-tanks et groupes d’intérêts qui rémunèrent nos politiciens, comme dans l’affaire Goulard».

     

    Contactés, ni les services du Premier ministre ni l’Elysée n’ont donné suite à nos demande de précisions.

    Luc Peillon Pauline Moullot Anaïs Condomines
     
    https://www.liberation.fr/checknews

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