• Et si Macron gagnait les présidentielles, quel changement pour la France ?

    Et si Macron gagnait les présidentielles, quel changement pour la France ?

     

    Et si Macron gagnait les présidentielles ? J'entame aujourd'hui un rapide cycle de passage en revue des vainqueurs potentiels aux présidentielles, pour examiner quelles pourraient être les conséquences exactes de leur élection. Bien entendu, il s'agit d'un exercice de prospective politique, sans aucune garantie de réalisation. J'entame le cycle avec une victoire d'Emmanuel Macron, pour répondre aux lecteurs qui m'interrogent sur le sujet.

    Et si Macron gagnait les présidentielles ? Cette hypothèse, sur laquelle nous sommes souvent interrogés par les lecteurs, mérite qu’on s’y arrête car elle est tout à fait, voire hautement probable. Et donc s’il gagne, que va-t-il se passer ?

    Face à Macron, deux pays s’affrontent

    Rarement, me semble-t-il, dans l’histoire, deux pays “intérieurs” se sont autant affrontés qu’aujourd’hui. De mon point de vue, c’est ce qu’il faut comprendre pour décoder l’actualité politique française dans les mois à venir. 

    D’un côté, une bonne bourgeoisie pleine de certitudes, de “bon sens”, d’évidences, qui ne souffrent guère de contestation, et qui considère qu’il n’existe aucune alternative crédible à Macron. Pour ceux-là, le Président sortant est “acceptable”, et ils ne mesurent même pas le rejet viscéral dont il fait l’objet de la part de l’autre partie du pays. 

    Et, précisément, d’un autre côté, il y a le reste du pays, qui déteste son Président de façon virulente au point, de manière grandissante, d’être prêt à n’importe quelle aventure pour y échapper. 

    Ceux-là ont perdu un oeil, une main, une fierté, un emploi, ou parfois simplement une innocence, une conviction selon laquelle il restait un dernier fond de sincérité dans la politique. 

    Entre ces deux extrêmes, existe-t-il un juste milieu ? Une sorte de ventre mou qui hésiterait à voter pour Macron ou contre lui ? Je n’en suis pas bien convaincu et, s’il existe, il représente une part très minoritaire de l’électorat. 

    Ce qu’il faut comprendre, c’est la rupture profonde que Macron a créée, creusée, approfondie comme méthode de gouvernement, entre les deux collines du pays. Officiellement, nous vivons ensemble et nous payons les mêmes impôts. Mais, derrière cette façade, ceux qui ont été interdits de restaurants, de sport, de salles de spectacle, ceux qui ont été déclassés pendant plusieurs mois, ne sont pas prêts de pardonner. 

    Un socle électoral “fini”

    Une certitude existe, donc : le socle électoral d’Emmanuel Macron est circonscrit à une couche aisée de la population, que nous allons appeler la bourgeoisie, laquelle représente réellement 20% de la population. 

    Macron n’ira pas au-delà de ce socle spontané au premier tour. On peut même d’ores et déjà calculé son score, en considérant qu’il sera de 20 points, majoré de l’abstention. 

    Autrement dit, si l’abstention s’élève à 50%, Macron obtiendra 30% des voix au premier tour. Si l’abstention atteint les 25%, il obtiendra 25% des voix au premier tour. 

    C’est, pour ainsi dire, mécanique : son score équivaudra à la portion de Français qui ont décidé de ne plus se poser de questions dans la vie, et de se fier à la propagande bourgeoise. 

    Retenons une chose : Macron s’inscrit dans une “stratégie défensive” de son portefeuille de voix. Il sait qu’il ne peut pas gagner grand chose. Son enjeu est de perdre le moins possible. C’est tout le sens de sa communication savamment, méticuleusement, préparée par Mc Kinsey : on blinde son camp, faute de pouvoir conquérir les positions adverses, à moins de mener des raids comme sur la gauche, en 2017. 

    Pas d’état de grâce

    Première conviction : une victoire d’Emmanuel Macron ne se traduirait par aucun état de grâce. Le bonhomme est usé jusqu’à la corde. Ses ficelles et ses faiblesses sont connues comme le loup blanc, et la capacité du public à retomber dans les mêmes panneaux qu’en 2017 est lessivée. 

    Réélu, c’est donc un Président condamné à gouverner “sur la jante” qui accédera au pouvoir. Voilà qui nous fait gagner une bonne année inutile à parier de façon inepte sur des résultats qui n’arrivent jamais, sur des mensonges qu’on espère se transformer en vérité, sur des duperies auxquelles plus personne ne croit. 

    Dans la pratique, Macron ne pourra guère jouer la stratégie de l’inventaire, et reporter sur les autres la responsabilité de la situation. Là encore, nous sommes gagnants. 

    Le coût de l’héritage

    Dans ses bagages, Macron emmène quelques cadavres qu’il devra assumer comme il le pourra : une sécurité sociale moribonde qui a jeté le masque et qui ne cache plus son rôle de surveillance de la population, un Etat obèse, étouffé par la bureaucratie, coûteux mais au bord de la banqueroute, une absence totale de réserve financière pour faire face à la crise. 

    Macron devra assumer sa pleine responsabilité dans l’hyperinflation qui arrive et dans l’abaissement progressif du niveau de vie que nous allons toucher du doigt avec aigreur. 

    Pour mémoire, nous n’avons toujours pas retrouvé le PIB de 2019. C’est dire si, entre le conflit en Ukraine et la guerre économique qui s’annonce avec la Russie et la Chine, la France est sur une pente économique descendante. 

    Une situation pré-insurrectionnelle

    Sur le fond, le bénéfice majeur d’une réélection de Macron tient à la situation pré-insurrectionnelle qui existe déjà en France. Peu de Français sont en colère, mais beaucoup ont compris que le régime devait changer car il était pourri jusqu’à la moëlle, et qu’il faudrait casser des oeufs pour faire l’omelette. 

    Face à cette tension intérieure, réélu, Macron devrait se montrer de plus en plus autoritaire et brutal pour gouverner. Il devra composer avec un conflit extérieur et peut-être une contestation internationale. 

    Sa réélection, qui paraît gagnée d’avance selon les “ficelles” d’un système majoritaire dévoyé par la réaction de la caste mondialisée, pourrait donc ressemble à un superbe parcours du combattant, épineux, risqué, escarpé, et très incertain, car on voit mal quelles marges il aura à sa disposition pour “rencontrer” les attentes du peuple français. 

    Dérouler l’agenda du Great Reset, il le pourra. Agir de façon responsable, c’est beaucoup plus douteux. 

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