• Les veaux et vaches a lait qui paie (contribuable)

    Le coût du grand débat estimé à 12 millions d'euros

     Si la durée du grand débat traîne en longueur, son coût reste quant à lui dans les clous. Du moins, c’est ce qu’affirme le gouvernement. 

    Lors d’une audition ce jeudi 4 avril devant le Sénat, le ministre en charge de cette consultation nationale inédite, Sébastien Lecornu, a révélé pour la première fois le montant déboursé par l’Etat pour garantir son financement.
    “Nous avions estimé le coût global entre 10 et 15 millions d’euros. On va être globalement aux alentours de 12 millions d’euros”, a annoncé le ministre chargé des Collectivités territoriales, qui copilote ce chantier titanesque avec sa collègue Emmanuelle Wargon.
    La moitié de cette somme a été avancée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, 3,1 millions d’euros par Matignon (et notamment le Service d’information du gouvernement, SIG), et 1,7 million a été imputé à Bercy.
    10.452 réunions d’initiative locale (RIL) ont été organisées sur le territoire entre la mi-janvier et la mi-mars. 
    Devant l’Assemblée, Sébastien Lecornu avait également vanté les “1.932.881 contributions” recueillies sur la plateforme en ligne “pour 475.439 contributeurs en direct sur la plateforme”.

     
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     @SebLecornu affirme que le Grand débat a coûté 12 millions d'euros

     
    “Le coût de la démocratie”
     
    Problème: ce chiffre de 12 millions d’euros n’était pas celui avancé au tout début de l’opération, à en croire le sénateur de Paris Philippe Dominati.
    “Le coût initialement pour le budget de l’Etat c’était quatre millions d’euros, elle a triplé” ,a-t-il critiqué, exigeant “le coût réel de ce débat pour l’Etat, et pas le coût caché que l’on découvrira peut-être plus tard”.
    “C’est le coût de la démocratie. Une présidentielle, c’est 250 millions d’euros”, a précisé Sébastien Lecornu à titre de comparaison, qui répondait aux critiques sous-jacentes des sénateurs sur le coût du dispositif, considéré par de nombreux membres de l’opposition de droite comme de gauche comme une opération de communication au service du gouvernement.
    Sébastien Lecornu a justement répondu à ces critiques en prenant à témoin les sénateurs, dont certains gilets jaunes avaient réclamé la suppression.
     “Ce débat sur l’argent, je suis prudent. Je suis attaché au bicamérisme. Face à celles et ceux qui pointent du doigt le coût du Sénat et des sénateurs, je défends le Sénat et les sénateurs en disant que cette chambre est utile”, a-t-il précisé, suscitant des réactions contrastées dans les rangs des parlementaires.
    Les relations entre le gouvernement et le Sénat sont à couteaux tirés en raison du projet de révision constitutionnelle promis par Emmanuel Macron et tout particulièrement depuis l’affaire Benalla, pour laquelle la commission d’enquête a sénatoriale a saisi la justice pour qu’elle se penche sur le cas de proches collaborateurs du président.
     
    Et le coût des déplacements présidentiels?
     
    Sébastien Lecornu n’a pas précisé combien avaient coûté les déplacements du président Emmanuel Macron lors du grand débat, dont le dernier programmé se déroule ce jeudi 4 avril en Corse.
    Mais “au vu du nombre de maires qu’il a rencontrés, c’est davantage une campagne sénatoriale qu’une campagne européenne qu’il a fait”, a fait remarquer Sébastien Lecornu, suscitant là encore les rires et les lazzis des sénateurs.
    Mi-février, l’opposition était montée au créneau sur le coût du grand débat, en ciblant les nombreux déplacements du chef de l’Etat pour participer à des discussions avec les citoyens et les maires, accusant au passage l’exécutif de faire campagne pour les européennes aux frais de l’Etat.
    Il serait “extrêmement préoccupant pour notre démocratie” que la campagne LREM pour les européennes du 26 mai soit “partiellement financée par des crédits de l’État théoriquement mobilisés pour le ‘Grand Débat’ et que, dans les faits, des moyens publics soient détournés à des fins électorales”, avait mis en garde le secrétaire général des Républicains, Guillaume Larrivé, dans un courrier adressé au premier ministre.
     
    Parallèlement, plusieurs partis avaient saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) sur la question du temps de parole d’Emmanuel Macron dans le cadre du grand débat, exigeant que ses discussions-marathons soient décomptées du temps de parole du gouvernement.
     
    Le CSA leur avait donné raison en jugeant que ces prises de parole relevaient “du débat public national”. 
     
    Seules ses déclarations sur des sujets régaliens, par exemple une allocution suite à un attentat, ne sont pas comptabilisées.
     

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