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Les chasseurs alpins veillent sur Clermont- Ferrand
Les chasseurs alpins veillent sur Clermont-Ferrand
Une vingtaine de militaires patrouillent à Clermont-Ferrand, dans le cadre de l’opération Sentinelle. Ils sont dispatchés sur les sites « sensibles » prédéfinis par la préfecture.
Il est 10 heures, sur le parvis de la gare SNCF de Clermont. Trois militaires arpentent le site. Le hall, les quais, le passage souterrain qui mène d’un bout à l’autre de la gare, ils circulent armés et en tenue.
Ces hommes dévolus à l’opération Sentinelle, mise en place au lendemain des attentats perpétrés à Paris début janvier, font partie du 7e Bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère). Ils ont pour mission de patrouiller, jour et nuit, 24 heures sur 24, sur tous les sites « sensibles » que la préfecture du Puy-de-Dôme a prédéfini.
« Cet été, au moment des grosses chaleurs, les commerçants et les patrons de bar nous proposaient régulièrement des boissons fraîches », raconte le sergent-chef Thomas. Si pour de nombreux Clermontois la présence « rassurante » des militaires fait désormais partie du quotidien, pour d’autres, cela suscite encore des interrogations. « Mises à part, parfois, quelques provocations, les gens sont plutôt contents de nous voir et nous disent souvent “merci”, explique le caporal Florent. D’autres nous demandent aussi pourquoi nous sommes encore là alors qu’il ne se passe plus rien. » L’opération « s’inscrit dans la durée », répondent humblement les militaires, le Gouvernement n’ayant pas déterminé quand Sentinelle prendrait fin, contexte international oblige.
Ces hommes, une vingtaine au total, affectés dans la capitale auvergnate, parcourent 27 kilomètres à pied chaque jour, quinze bons kilos d’équipement sur le dos dont un fusil de type Famas, tout aussi fascinant qu’intrigant. « Votre arme est-elle chargée ? C’est un vrai votre fusil ? » Les soldats ne peuvent pas donner d’informations sur leur armement. Et conservent donc une part de mystère face aux interlocuteurs trop curieux. Tout comme lorsqu’on leur demande s’il est possible de les prendre en photo. « Ça arrive souvent. » Mais c’est impossible. « Surtout de nos jours, les photos circulent bien trop vite, via les réseaux sociaux. »
« Ah vous êtes des chasseurs alpins ! », note un passant, fier d’avoir reconnu la spécialité des militaires. « Ça va, ça se passe bien ? », demande-t-il avant de filer prendre son train. « Très bien », répondent les militaires, sourire aux lèvres. L’homme les a identifiés grâce à la « tarte » qu’ils portent sur la tête. Ce large béret, emblème de leur spécialité de montagne, qui, à l’origine était fait en laine et permettait aux soldats d’y glisser leurs pieds quand il faisait froid.
Il y a encore quelques mois, plusieurs soldats aujourd’hui en poste à Clermont étaient en mission en Centrafrique. « On est sur une opération totalement différente, la polyvalence fait partie du métier. »
Texte : Émilie Zaugg
Photos : Pascal Chareyronsource La Montagne.fr
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