• Les abattoirs AIM placés en redressement judiciaire

    Les abattoirs AIM placés en redressement judiciaire
     
    Les abattoirs normands ont réalisé l'an passé 246,7 millions d'euros de chiffre d'affaires et abattu 81.000 tonnes de bétail.

    VIDÉO - L'entreprise normande, qui emploie 591 personnes, devrait être placée en redressement judiciaire.

    Après Gad en Bretagne, qui vient d'être sauvé in extremis de la faillite par une filiale d'Intermarché, c'est au tour desAbattoirs industriels de la Manche (Normandie) de craindre pour leur survie. Le sort de l'entreprise, qui appartient depuis douze ans à la coopérative porcine Cap 50, devrait être scellé ce mardi, à 11 heures, lors d'une audience devant le tribunal de commerce de Coutances. En cessation de paiement depuis dix jours, elle devrait être placée en redressement judiciaire. «Il nous faut aujourd'hui trouver des solutions d'adossement à un ou plusieurs investisseurs afin d'assurer la pérennité de l'entreprise», explique une porte-parole des abattoirs normands, qui ont réalisé l'an passé 246,7 millions d'euros de chiffre d'affaires et abattu 81.000 tonnes de bétail. Selon nos informations, des contacts auraient été pris avec des professionnels français et étrangers. La direction espère boucler un tour de table dans les prochains mois.

    Les représentants des 591 salariés, essentiellement répartis sur deux sites industriels, dans la Manche et en Ille-et-Vilaine, redoutent les licenciements. «Un repreneur oui, mais à quelles conditions?, s'interroge Johnny Poisnel, délégué CFDT d'AIM. Nous, ce qu'on ne veut pas, c'est un petit Gad.» Racheté en octobre, Gad avait été contraint de se séparer de plus de 200 personnes (sur 755). Les salariés n'ont pas non plus digéré d'avoir appris l'avant-veille de Noël que leurs salaires de décembre ne leur seraient pas entièrement payés.

    Coup de grâce

    Les difficultés de trésorerie des abattoirs AIM, dont environ 80 % de la production est d'origine porcine, ne datent pas d'hier. Cela fait plus de deux ans que l'entreprise subit les tensions du marché du porc et la concurrence à bas coût venue d'Espagne et d'Allemagne. Elle pâtit aussi de la guerre des prix que se livrent les distributeurs français. Le coup de grâce a été l'embargo russe sur la viande de porc, décrété il y a un an, qui a privé AIM de 10 % de ses débouchés à l'export.

    À l'été 2013, à l'issue d'une procédure d'alerte, un accord de conciliation entre l'entreprise, ses créanciers et partenaires avait laissé croire à un nouveau départ. Les collectivités locales avaient notamment volé au secours d'AIM en rachetant ses actifs immobiliers pour 8 millions d'euros. En retour, ses dirigeants s'engageaient à faire évoluer leur stratégie commerciale et à restructurer l'entreprise. Finalement, les difficultés d'AIM se sont accentuées. Les liquidités ont été «brûlées» beaucoup plus vite que prévu en raison du contexte économique. «AIM n'a jamais été en mesure de valoriser la qualité de sa production issue d'une filière d'excellence», regrette pour sa part Jean-François Le Grand, président du conseil général de la Manche.

    Environ 60 % de l'approvisionnement d'AIM vient, en effet, de Cap 50, qui fournit un porc nourri sans antibiotique, réputé pour ses qualités sanitaires et organoleptiques supérieures. De nombreux observateurs reprochent aux dirigeants d'avoir continué à privilégier les volumes sans valoriser leurs produits. http://www.lefigaro.fr/


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