A Saint-Saviol, petite commune du civraisien de 527 habitants, la nouvelle a l'effet d'une bombe. L'espoir d'une reprise de la laiterie qui employait encore 87 salariés est définitivement enterré. Le groupe américain Schreiber, qui s'était porté candidat en juillet au rachat du site avec en prime de gros investissements, a annoncé dans un courrier fin décembre qu'il jetait l'éponge. Raison invoquée, selon le délégué du personnel Gérald Granger, l'accord espéré pour écouler la production de Saint-Saviol avec Système U n'a pas été trouvé.

87 salariés menacés à nouveau de licenciement

Cette nouvelle annoncée à la mi-journée ce mercredi aux salariés de Saint-Saviol est une catastrophe pour le maire. Bertrand Geoffret se dit abasourdi par la nouvelle, c'est une catastrophe pour la commune mais aussi pour tout le bassin civraisien et la communauté de communes. Conséquence : le plan social qui avait été entamé début mai suite à la décision de fermeture du site par l'ancien propriétaire va reprendre. Et avec lui le licenciement des 87 salariés de la laiterie. Un montagne russe des émotions pour ces personnes, qui pour certaines avaient rejoint l'usine il y a trente ans. Les salariés sont eux aussi "abasourdis". Gérald Granger, "ne sait pas comment tout cela va se terminer", mais pense que "ça ne va pas se terminer dans de bonnes conditions".  

"Des raisons opérationnelles et économiques"

Dans un communiqué, la direction de la fromagerie de Saint-Saviol fait savoir que la société Schreiber France "s'est désistée du projet le 30 décembre dernier pour des raisons opérationnelles et économiques", alors que le groupe américain devait injecter en 30 et 35 millions d'euros. "Le management, comme tous les salariés, a pleinement cru à ce projet et s’y est totalement engagé. Malgré la très forte déception des salariés que nous comprenons et partageons, nous allons devoir reprendre la procédure de PSE et feront tout pour accompagner les collaborateurs dans la recherche de solutions de reclassement" précise ce communiqué. La société nous fait également savoir que : "ce projet de fermeture n’aura par ailleurs aucun impact sur l’activité des producteurs laitiers de la région."

Une quarantaine de salariés en grève ce jeudi matin

Ce jeudi matin, aux alentours de 7 heures, une quarantaine de salariés de l'entreprise ont pris place devant les grilles de la laiterie pour protester contre la fermeture de l'usine sans pour autant la bloquer, afin de permettre à celles et ceux qui souhaitaient aller travailler, de se rendre dans la laiterie. Un mouvement qui devrait "durer la journée" affirme Gérald Granger. La direction n'est pas présente sur le site, seul le directeur des ressources humaines est dans les locaux.

Une reprise du travail dès demain

Un accord de principe aurait été trouvé entre les salariés et la direction. Le personnel aurait négocié des primes de bonne conduite chaque mois, ce qui permettrait un retour à la normale dès demain. Le montant n'a pas été communiqué et "ne devrait pas être validé avant mercredi" a affirmé Gérald Granger. Cependant, les discussions vont très rapidement reprendre entre la direction et les représentants du personnel pour trouver un accord de méthode, afin que les négociations se déroulent pour le mieux. La laiterie fermera ses portes fin mars-début avril.