• A la Rochelle, les socialistes ont plus qu'un Macron problème: Hollande!

    A la Rochelle, les socialistes ont plus qu'un Macron problème: Hollande!

    Publié le 30 août 2015 par Dominique CHALARD..

    Le véritable malaise à l'université d'été du PS, ce n'est pas la sortie de Macron sur les 35 heures. C'est l'impopularité persistante du chef de l'Etat.

    Le président Francois Hollande ne parvient pas pour le moment à redresser durablement sa cote de popularité. AFP PHOTO/ POOL / PHILIPPE WOJAZER (Philippe Wojazer/AFP)

    Le président Francois Hollande ne parvient pas pour le moment à redresser durablement sa cote de popularité. AFP PHOTO/ POOL / PHILIPPE WOJAZER (Philippe Wojazer/AFP)

    "Macron c'est un micro problème, alors qu'Hollande pour nous c'est un méga problème..." A l'Université d'été de la Rochelle, en offévidement, ce dirigeant socialiste dévoilait ainsi "le véritable malaise qui taraude le PS: le doute sur le chef". Un ministre, toujours sous couvert d'anonymat, l'exprimait aussi de la sorte: "on ne voit pas comment le Président pourra rassembler les gauches toujours plus éclatées et divisées afin d'avoir une chance sérieuse de se qualifier pour le second tour de l'élection présidentielle". On tente pourtant de faire comme si on partait à la bataille des régionales avec ardeur mais on y va comme àl'abattoir "avec les gauchards et les écolos qui nous tirent dans le dos".

    Et sans pouvoir trouver de motifs de consolation sérieux du coté du Palais tant les dernières sorties fiscales de françois Hollande ont déçu: "ce n'était pas de son niveau, entend-on. On attend de lui plus de hauteur, de souffle, d'espérance". La parole présidentielle annoncée pour mi septembre ne rassure guère, car, dit-on encore "ce chef de l'Etat n'est pas du genre à renverser la table. Il préfère attendre, alors que tout fout le camp pour ensuite tenter de reccoller les morceaux en une impossible synthèse!".

    Les fidèles déçus et désorientés sont souvent les plus durs. Alors que la droite, et l'extrême droite se radicalisent et que les gauches se gauchisent, ils ne voient pas de clarification venir, mais leurs rangs se clarifier tant les désertions se multiplient. "Comment la gauche plurielle pourrait-elle jamais se reconstituer aux lendemains d'affrontements régionaux fratricides que n'aura pas su empêcher le chef de l'Etat? Les sorties libérales réformistes d'Emmanuel Macron n'ont choqué que par leur impact électoral tenu pour contre-productif. "Impossible de mobiliser l'électorat populaire qui se considère délaissé en exhumant ces vieilles lunes des 35 heures", accusent ceux qui sont déjà entrés en lice électorale. Ce qui a choqué jusqu'à ses collègues les plus proches c'est qu'il ait pu laisser croire que la gauche était "contre le travail émancipateur et pour la paresse généralisée" offrant à la droite un champs de tir idéal.

    Faire preuve de cohérence

    Ajoutons que le chef du gouvernement ayant demandé expressément jeudi dernier à ses ministres de faire preuve de cohérence dans leurs interventions publiques, qu'il fallait de l'ordre pour rassurer les Français, ce désordre supplémentaire était mal venu, fut-ce de la part d'un enfant prodige, sur-protégé par...François Hollande. Que ce fracas désordonné soit provoqué par "le chouchou du Président", voilà qui n'arrangeait rien...

    C'était au Premier ministre de recadrer, ce qu'il a fait promptement. Allant jusqu'à faire expliquer par ses proches qu'au fond si ce tumulte passager n'était pas souhaité, il pouvait lui profiter, puisqu'il l'avait recentré. Valls le droitier avait désormais une aile droite ce qui le replaçait à gauche. Sauf que ce n'est pas lui qui est porteur de l'avenir du moins immédiat. C'est le Président derrière lequel il s'est rangé en toute loyauté. "Il reste dans sa roue, comme le confie un vallsiste de choc, du moins jusqu'à la dernière ligne droite. Si Hollande s'écroule à ce moment, alors ce sera une autre affaire; mais jusque là, il n'y a qu'un Roi..." Or le monarque républicain souffre encore d'inconsistance et les socialistes d'incontinence verbal. Puisque personne ne les retient, ils ne se retiennent plus, transformant le moindre écart macronien en crime suprême contre la doxa socialiste qui...n'existe plus. Mais s'ils perdent ainsi toute retenue, c'est qu'ils ne croient pas en Hollande , ou plus. Ou pas assez.

    Plus de crédit

    Oh, certes ils relèvent bien que depuis les attentats de janvier dernier, le Président est devenu beaucoup plus...président. "Il attire moins d'hostilité, un peu plus de respect". Mais le discrédit intérieur reste fort; On ne le croit pas quand il annonce "qu'elle est là la reprise", même si elle pointe le bout de son nez prometteur. On ne lui accorde pas davantage de crédit dans l'inversion de la courbe du chômage. Et au delà, on ne voit pas où il veut emmener la France et les Français, et encore moins comment il pourra convaincre les électeurs de gauche de se déplacer. "Pourquoi voteraient-ils en sa faveur pour un deuxième mandat", s'interrogeait dépité un ministre. "Pour empêcher le retour de Sarkozy ou la victoire de Le Pen? Ca ne suffira pas..."

    Alors bien sûr, la situation économique et sociale peut s'améliorer encore davantage et la conférence sur le climat changer...le climat politique! Mais les renforts à venir des écologistes dissidents ne rassurent en rien les sceptiques: "ces ralliés ne pèsent pas, ce ne sont que des narcisses qui ne cherchent qu'un peu de lumière et de notoriété. Ils n'empêcheront pas Cécile Duflot de se présenter et de nous prendre un point ou deux qui peuvent se révéler décisifs".

    François Hollande nous avait confié naguère son inquiétude: "comme pour les baleines il y a parfois des suicides qu'on ne peut pas empêcher". Mais il veut tout faire pour les contrarier quand même... Les plus hollandais rêvent d'une promotion de Nicolas Hulot dans le futur gouvernement après une succès de la COP 21 quand sera venu le temps du grand chambardement gouvernemental post-régional. Mais où trouver les autres grandes figures de gauche qui ne soient pas des gueules cassées? Est-ce possible d'inventer un second souffle quand on n'a pas encore trouvé le premier? Comment faire revivre les valeurs progressistes alors que le PS a déserté le combat idéologique ces dernières années? Au bord du gouffre, tout peut-il encoreêtre sauvé? Hollande a la force, incomparable, de son optimisme. Les socialistes, eux, vacillent...

    source Challenges


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