• Un homme de 23 ans exécuté de cinq balles à Bagatelle

     TOULOUSE 

    Un homme de 23 ans exécuté de cinq balles à Bagatelle

    Assassinat

    Les policiers devant le snack où le jeune homme a été pris pour cible dimanche soir peu avant minuit, rue Vestrepain dans le quartier Bagatelle, à Toulouse./ DDM, Claire Lagadic.Les policiers devant le snack où le jeune homme a été pris pour cible dimanche soir peu avant minuit, rue Vestrepain dans le quartier Bagatelle, à Toulouse./ DDM, Claire Lagadic.

    Touché par cinq balles, un jeune homme est mort dans la nuit de dimanche à lundi, à Toulouse. Cet assassinat interpelle le quartier Bagatelle et les enquêteurs de la police judiciaire qui restent prudents.

    Il était un peu avant minuit dimanche soir. Rue Vestrepain, au cœur de la cité Bagatelle de Toulouse, un puissant scooter s'arrête devant «Le Loup», un restaurant qui accueille encore quelques clients des tours voisines. Casque sur la tête, le passager est descendu, fait les quelques mètres qui le séparaient de l'établissement, est entré, a regardé les différentes tables avant d'ouvrir le feu. Dans sa ligne de mire Amine Bouaouina, «une tête d'enfant avec des lunettes rondes», se souvient, ému, un témoin. Le tireur tire plusieurs fois. Amine, 23 ans, s‘effondre. Le tireur remonte sur le scooter et disparaît dans la nuit.

    Les secours, pompiers et équipe médicale du Smur ont été alertés à 23 h 58 et ont envoyé des moyens sur place. Quand le médecin et son équipe sont arrivés dans le restaurant, le jeune homme touché par les balles au thorax et à l'abdomen trouvait déjà dans un état critique. Médicalisé sur place, il a été évacué vers l'hôpital Rangueil. Malgré les soins et les efforts des médecins, le décès de ce garçon a été constaté vers 1 h 30, 90 minutes après les blessures par balles aux urgences.

    Le parquet a immédiatement saisi le Service régional de police judiciaire de Toulouse pour mener les investigations et comprendre cette exécution, la onzième par balle depuis 2011 sur l'agglomération toulousaine. Des règlements de comptes, souvent avec des victimes dont le passé laissait quelques soupçons, ou des indices pour orienter l'enquête. Amine n'a pas du tout ce profil. «Inconnu des services. Même pas une mention pour trafic ou usage de stups», admet une source proche du dossier, surprise que ce garçon ait été pris pour cible.

    Pour autant la police judiciaire a appris à se méfier des culs-de-sac et des erreurs. «Que la personne qui a été assassinée ne soit pas la bonne constitue une hypothèse parmi d'autres», temporise, prudent, un policier.

    Dans le quartier Bagatelle où la tension était réelle dans la nuit de dimanche à lundi à proximité du lieu de l'assassinat, et encore hier matin, personne ne comprend. «C'est une erreur», affirme «radio cité» qui tourne en boucle.

    Défiguré à Carcassonne et traumatisé

    En septembre à Carcassonne, la victime avait été agressée par un mineur, une histoire de regard mal interprété qui lui a valu une impressionnante balafre sur le visage — plus de 20 points de suture. «Il était réellement traumatisé, incapable de rencontrer son agresseur chez le juge», témoigne son avocate.

    Hier l'autopsie pratiquée à l'institut médico-légal de Rangueil a confirmé, sans surprise, une mort par balle. Les légistes ont découvert cinq balles dans le corps d'Amine Bouaouina. Plusieurs douilles auraient été retrouvées au sol par les techniciens de l'identité judiciaire lors des constatations.


    Cités : des «comptes» en série

    Depuis 2011 et la mort de Gérald Delbois dans la cité Caffort, les exécutions sommaires s'accumulent à Toulouse. Onze en six années dont quatre liées directement à une «guerre» de la drogue qui a déchiré la cité des Izards, entre décembre 2013 et août 2014. Un conflit où au moins deux victimes ont payé de leur vie une rivalité où elles ont été impliquées par accident. L'exécution de Miloud Kherroubi, tué en juin 2016 par un commando aujourd'hui sous les verrous dans la cité Amouroux, constituait le dernier nom de cette liste macabre. Quant au quartier Bagatelle, il avait échappé jusqu'à dimanche soir échappé aux règlements de comptes définitifs même si cette cité n'a rien d'un long fleuve tranquille. En 2004 une figure de Bagatelle avait eu une jambe arrachée par des tirs de chevrotine mais avait eu la vie sauve, l'arme s'étant enrayée au moment du coup fatal…


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