• Famille, patrie, histoire, je vous hais !!!

    Famille, patrie, histoire, je vous hais ! Telle est la doxa socialiste !

    Je souhaiterais promouvoir ici un article paru dans FigaroVox sous la plume de Mathieu Bock-Côté. Ce canadien de Montréal qui se bat pour l’identité des canadiens francophones propose dans cet article une analyse du « grand dessein » socialiste et replace les réformes sociétales au centre de la pensée socialiste.

    Les deux figures de proue du gouvernement Valls II

                                             Les deux figures de proue du gouvernement Valls II

    Voici quelques extraits de cet article :

    il importe de comprendre la nature du projet politique de la gauche française, qui se clarifie plus que jamais, surtout depuis la composition du gouvernement «Valls 2» qui met en vedette deux figures: celle d’Emmanuel Macron, celle de Najat Vallaud-Belkacem. Ils incarnent chacun une part fondamentale du néo-progressisme contemporain. Le premier confirme l’adhésion non seulement pragmatique, mais philosophique de la gauche à l’économie de marché. Elle peut bien se permettre quelques rodomontades contre la finance, elle ne voit pas d’alternatives au capitalisme, non plus qu’à la mondialisation qui présente comme une fatalité le démantèlement des nations. La seconde confirme la radicalisation de la gauche sur les questions qu’on dit sociétales, appelées à prendre de plus en plus de place dans la vie politique.

    C’est ce qu’on appelle commodément le virage Terra Nova,
    qui participe plus largement à la mutation de la gauche occidentale.

    Il faudra un nouveau sujet révolutionnaire: on le découvrira dans les marges identitaires, et on conjuguera leurs revendications par le thème de la diversité qui fournira à partir des années 1990 son nouveau logiciel idéologique à la gauche, qui renonce moins à la révolution, d’ailleurs, qu’elle ne la réinvente en termes culturels. Il s’agira désormais dedéconstruire les grands repères de civilisation, présentés comme tout autant de sources d’aliénation. De là l’importance d’une mémoire pénitentielle, qui disqualifie toutes les traditions, et réduit l’héritage de civilisation à un stock arbitraire de traditions discriminatoires.

    Le progressisme contemporain ne fait pas exception: il a son idée de l’homme et travaille à la réaliser. Il se réfère à l’idéal d’un individu autoengendré, désaffilié, qui se créerait lui-même, et ne serait plus façonné par un héritage. Il considère les frontières, qu’elles soient économiques ou identitaires, comme d’inadmissibles enfermements. L’État, dès lors, doit se montrer particulièrement interventionniste pour déconstruire les médiations historiques traditionnelles, qu’il s’agisse de la nation, de l’école ou de la famille. L’idéal de la diversité identitaire vient justifier la négation de tout héritage culturel substantiel, puisqu’il écraserait les voix différentes. L’État, devenu thérapeutique, doit déconstruire les héritages de civilisation, pour permettre l’émancipation d’un individu épuré, idéalisé sous les traits d’un minoritaire s’affranchissant des vieilles tutelles.

    C’est à cette lumière qu’on comprendra les nouvelles luttes du progressisme contemporain: celles contre l’identité et la souveraineté nationales, menées au nom du multiculturalisme et de l’ouverture sur le monde. On pensera aussi aux nouvelles luttes sociétales, qui visent chaque fois à libérer l’individu de l’héritage ou de la nature et de toute limite extérieure à sa prétention démiurgique. À travers elles, un nouvel ordre idéologique prend forme, qui met la puissance politique au service d’une négation anthropologique et culturelle.

    Ce que je retiens de cet article, c’est que les réformes sociétales mises en avant par la gauche ne sont pas simplement, comme le clame la droite, des manoeuvres de diversion pour masquer l’incurie du pouvoir socialiste, mais sont bien le coeur du grand projet de la gauche formalisé par Terra Nova :  la déconstruction de toutes les valeurs qui ont fait la France : la famille, la nation, le respect de la nature.

    Il est du devoir de la Droite républicaine de résister à cette attaque
    car il s’agit réellement d’une révolution culturelle qui nous menace.

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est sociologue (Ph.D). Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu’à la radio de Radio-Canada. Il est l’auteur de plusieurs livres, parmi lesquels Exercices politiques (VLB, 2013), Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007).

     


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