• Entre Sneazzy et Pascal Praud, ce n’était qu’un quiproquo !

    Entre Sneazzy et Pascal Praud, ce n’était qu’un quiproquo ! Et en plus on nous prend pour de doux idiots…

      

    « Un simple malentendu ? Les propos violents de Sneazzy envers Pascal Praud dans son titre “Zéro détail” ont poussé le rappeur à faire une mise au point », peut-on lire sur programme-télévision.org, site de Télé 7 jours. 

    Sapristi, c’est fou comme arrivent vite les quiproquos ! Sans doute un peu susceptible, voire un peu « premier degré »,  a mal compris et s’est froissé, obligeant (il faut dire que le parquet a ouvert une enquête) le rappeur , alias Mohamed Khemissa, à se fendre d’une explication de texte… Il en ressort que « ça mérite une balle dans le cervelet, le canon au fond de la bouche » n’est pas une menace de mort, quelle drôle d’idée, mais une métaphore. Nuance. La « balle dans le cervelet » évoque la « haine qui peut exister contre les musulmans et la volonté de les faire taire » : cela veut dire « ne pensez plus », et le « canon dans la bouche »« ne parlez plus ». C’est pourtant limpide. Le site de Télé 7 jours, bon prince et pédagogue, convient cependant que « les inhabitués du rap trouveront donc logiquement ce genre de texte dur à suivre, et seront naturellement amenés à établir de mauvaises interprétations de celui-ci ». Les inhabitués du rap peuvent être parfois tellement bourrins, n’est-ce pas ? Il faut toujours tout leur expliquer. 

    « Je suis rappeur, je jongle avec les mots/maux pour faire passer des messages à travers des “punchlines” », se justifie Sneazzy. « Je n’ai, en aucun cas, voulu attiser la haine, ni proférer des menaces envers M. Praud. » Une seconde de plus et il nous expliquait qu’il voulait même, par là, lui déclarer sa flamme. Il signe, d’ailleurs, « paix et amour ». Non content de menacer Pascal Praud, il le prend, en sus, pour un abruti. Et nous avec lui. 

    En octobre 2003, dans un article intitulé « Booba, ou le démon des images », un rédacteur de la Nouvelle Revue française voyait dans la formule « T’écartes les cuisses pour un Filet O fish »«, et autres poétiques trouvailles de ce style, des « métagores », autrement dit des métaphores gores, ou, comme le commente avec gourmandise un journaliste de Libération, en juin 2004, une « métaphore poussée à son point g »… enfin, sauf pour les cibles qui en goûtent assez peu, globalement, la volupté. 

    Et, depuis, fouette cocher, bénéficiant de l’immunité artistique – quiconque trouvant à y redire n’est qu’un philistin puritain au front bas -, les métagores ont galopé, année après année, toujours plus loin dans l’obscénité. Lorsque Nick Conrad, « jonglant avec les mots », dit qu’il a « baisé la France jusqu’à l’agonie », sans doute, dans le dico Sneazzy-français paru aux Éditions Télé 7 jours, faut-il comprendre qu’il l’aime plus que sa vie ? 

    Dans ce feu d’artifice de métagores, ce sont souvent les femmes les plus avilies. On pourrait convenir, fort du vent purificateur vengeur soufflant actuellement sur les écrivains et leurs maisons d’édition, que dans la chanson AUSSI les mots ont un sens, et que là non plus, TOUT ne peut être permis ?  


  • Commentaires

    1
    Mercredi 11 Mars 2020 à 20:55

    C'est la tactique classique de ceux ceux qui ont commis une bourde: "On m'a mal compris" ou "On a détourné mes propos" ou l'art de prendre les gens pour des abrutis. Les politiques ne s'en privent pas, Ségolène Royal en tête...En attendant ce Mohamed Khemissa manque littéralement de plomb dans la tête. En même temps, il ne risque rien, il pourra toujours plaider qu'il n'avait pas tous les codes de la société. Il y a jurisprudence puisqu'un afghan a été acquitté malgré un viol  par cette défense invraisemblable.

    Bonne soirée

    Stan

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