• Coralie Dubost agressée : un sentiment d’insécurité ?

    Coralie Dubost agressée : un sentiment d’insécurité ?

    La députée Coralie Dubost (LREM) et son compagnon ont été violemment agressés, mardi, dans la soirée, alors qu’ils sortaient d’un restaurant du 7e arrondissement de Paris. Trois ou quatre voyous les ont projetés tous deux à terre. Son compagnon a été étranglé. Un sac à main, une Rolex™ et un portefeuille ont été dérobés. 

    « Extrêmement choquée, Coralie Dubost n’a pas souhaité communiquer sur cette affaire. Elle n’a pas été hospitalisée, mais prise en charge, ce mercredi matin, par le médecin de l’Assemblée nationale », rapportait Le Parisien, ce jeudi matin. Elle a cependant confirmé les faits dans un tweet en fin de matinée, mercredi : « Oui, nous avons été agressés, comme malheureusement de trop nombreux Français. Un grand merci aux forces de l’ordre et au médecin qui nous ont pris en charge, et qui font œuvre de professionnalisme au quotidien. »

    Loin, ici, l’idée de faire chorus aux ricanements des réseaux sociaux, peu tendres, comme à leur habitude. Qui a été agressé une fois dans sa vie, même sans dommage corporel, sait à quel point le traumatisme peut être terrible. On imagine, a fortiori, celui des victimes gravement blessées.

    Mais cette affaire fait immanquablement penser à un grand roman visionnaire, écrit en 1990 par Vladimir Volkoff : Le Bouclage.

    Le décor de ce roman policier haletant est campé dans une ville imaginaire, peut-être en Amérique latine, peut-être en Espagne. Dans cette grande métropole grouillante, la délinquance fait rage. Son jeune et sémillant « administrateur » Julian Dandolo ressemble furieusement, dans ses postures bienveillantes et éclairées, à Emmanuel Macron ou Justin Trudeau. Jusqu’au jour où sa fiancée, qui pourrait avoir les traits de Coralie Dubost, se fait couper un doigt par un voleur qui veut dérober sa bague. Alors qu’elle est à son bras. Sans qu’il ne puisse s’y opposer. Aussi révolté par l’acte que dégoûté par sa propre impuissance, il décide avec une équipe déterminée – un ancien officier devenu mercenaire, une jeune fille aux allures de Jeanne d’Arc moderne, une jeune femme ayant subi les sévices d’un pervers sexuel, etc. – de mettre un terme à ces exactions. Sans souscrire aux remèdes quelque peu expéditifs – mais efficaces – mis en œuvre dans ce roman, celui-ci pose de façon brutale mais très limpide une question qui sous-tend nos débats d’actualité : le logiciel de nos États de droit, en échec, est-il devenu obsolète ?

    Peu de chance que l’agression de Coralie Dubost suffise à transformer Emmanuel Macron en Julien Dandolo. Mais au moins celle-ci peut-elle désormais en témoigner auprès du garde des Sceaux : l’insécurité n’est pas un sentiment.

    Gabrielle Cluzel

    Source : http://bvoltaire.fr


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