• 26 mars 1962, un crime d’Etat : de Gaulle ordonne d’assassiner des Français !

    26 mars 1962, un crime d’Etat

    De Gaulle voulait absolument rejeter toute la responsabilité du non-respect des « Accords d’Evian » sur l’action de l’OAS et pour cela il a recouru à la force des armes et fait ouvrir le feu sur une population désarmée qui ne souhaitait que rester française.
    Le 26 mars 1962, une manifestation pacifique partait du plateau des Glières pour se diriger, par la rue d’Isly, vers le quartier de Bab-el-Oued, cerné depuis plusieurs jours par l’armée française et les CRS.
    Bien entendu personne n’était armé, cela était absolument impossible compte tenu de l’état de siège dans lequel se trouvait Alger.
    Le rassemblement atteignait la Grande Poste du boulevard Laferrière, lorsqu’une rafale partait d’un fusil mitrailleur, mis en batterie au dernier étage du 64 de la rue d’Isly. Une deuxième rafale meurtrière déchaînait l’enfer.
    Les tirailleurs algériens complètement affolés tiraient sur tout ce qui bougeait, vers les toits, sur la foule, ce fut une tuerie. Des tirs sans sommation qui ont duré près de douze minutes.
    Le bilan officiel sera de 46 morts et 200 blessés, dont 10 blessés chez les tirailleurs, victimes de balles perdues, et un seul mort (abattu par un officier alors qu’il achevait une femme blessée).
    Un second rapport militaire a fait état d’une centaine de morts et de plus de 200 blessés. A la morgue de l’hôpital de Mustapha les corps étaient jetés par terre, nus, en vrac, et ils ne seront pas rendus à leur famille.
    La vérité « officielle » sur ce massacre programmé n’est toujours pas reconnue officiellement par les différents gouvernements français et il serait étonnant qu’elle le soit un jour.
    Une certitude, ce massacre de la rue d’Isly et, par conséquent l’objectif de cette manœuvre, était la fracture totale entre les Français d’Algérie et l’armée métropolitaine, promise dorénavant au service de l’ALN.
    De Gaulle avait atteint son but.
    **La preuve directe de l’organisation par le gouvernement français, donc par De Gaulle en personne, du massacre des innocents le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger nous est apportée par CHRISTIAN FOUCHET qui, rappelons-le, était Haut-commissaire en Algérie ce 26 mars 1962, et ministre de l’intérieur du 6 avril 1967 jusqu’au 31 mai 1968 date où il est limogé par De Gaulle.
    Voici le témoignage et l’aveu de CHRISTIAN FOUCHET le 28 octobre 1969 :
    « J’en ai voulu au général de m’avoir limogé au lendemain de mai 1968. C’était une faute politique.
    De GAULLE m’a reproché de ne pas avoir maintenu l’ordre en mai 68.
    – « Vous n’avez pas osé tirer » m’a-t-il dit.
    J’aurais osé, s’il l’avait fallu – lui ai-je répondu – Souvenez-vous de l’Algérie et de la rue d’Isly. Là j’ai osé, et je ne le regrette pas, parce qu’il fallait montrer que l’armée n’était pas complice de la population algéroise.
    (Source : Jean Mauriac « L’Après De Gaulle » – notes confidentielles 1969/1989 – page 41)
    Ce même mois de mai 68, de Gaulle lançait à Pompidou une phrase qui résumait toute sa carrière : « Mais, Pompidou, figurez-vous que j’ai passé ma vie à tirer contre des Français ».
    (Rapporté par Edouard Balladur à Daniel Rondeau, auteur de « Vingt-ans et plus – journal 1991/2012 »)
    Dès le cessez le feu proclamé le 19 mars 1962, l’armée française, sur les ordres de De Gaulle et de quelques officiers supérieurs, les généraux Katz, Debrosse et Ailleret, a perdu son honneur car elle n’a pas éprouvé le moindre état d’âme quand il a fallu tirer sur des Français qui défendaient une terre française à Alger et ne s’est pas opposée au massacre, par l’ALN, de près de 3000 Français à Oran.
    Honneur aux officiers de notre armée qui ne se sont pas parjurés.
    Le général de Pouilly, un fidèle parmi les fidèles à De Gaulle, n’hésitera pas à écrire : « J’ai choisi la discipline mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la Nation Française la honte d’un abandon et, pour ceux qui n’ayant pas supporté cette honte et se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre. »

    Manuel Gomez


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  • 1er novembre 1347 : La peste entre à Marseille


    Le 1er novembre 1347, les responsables du port de Marseille acceptent un bateau génois dont ils savent pourtant qu'il est porteur de la peste. Ils déclenchent ce faisant une catastrophe à l'échelle du continent... Une si longue absence...

    Après plusieurs siècles d'absence, la peste bubonique fait sa réapparition en 1320 en Mongolie puis atteint la mer Noire fréquentée par les Génois.

    Comme les Mongols assiègent la ville de Caffa, ils envoient des cadavres contaminés par-dessus les murailles. Des marins génois arrivent à fuir la ville mais en emportant avec eux le terrible bacille. En accostant à Marseille, ils vont ouvrir au fléau les portes de l'Occident.

    Un mois plus tard, la peste atteint la Corse et Aix-en-Provence. En janvier 1348, elle est à Arles et Avignon où, en six semaines, elle fait onze mille morts. En avril, la voilà en Auvergne, à Toulouse et Montauban. En juin à Lyon, en juillet à Bordeaux et dans le Poitou. Le 20 août 1348, on la signale à Paris. En décembre, elle atteint Metz...

    Durant les premiers mois, le fléau progresse à une moyenne de 75 km par jour en profitant des circuits d'échanges, en particulier fluviaux et maritimes. Sa diffusion est favorisée par le surpeuplement des villes et aussi le goût des habitants pour les bains publics, lesquels vont être fermés les uns après les autres. La peste fait 500 morts certains jours à Paris, 100 000 au total à Florence, 25 à 40 millions dans toute l'Europe.

    Selon Froissart, un tiers de la population française décède mais sans doute est-ce exagéré. Les estimations varient selon les régions d'1/8 à 1/3 de la population.
    Un ordre social bouleversé

    Par milliers, des villages sont désertés. Les friches, la forêt et les bêtes sauvages regagnent le terrain perdu. Les prix des céréales, qui avaient chuté dans les premiers mois de l'épidémie du fait du manque de consommateurs, remontent très vite dans les années suivantes du fait du manque de bras !

    Dès la génération suivante, la vie reprend le dessus. Paysans et manouvriers, profitant de la raréfaction de la main-d'œuvre, imposent aux seigneurs et aux employeurs des libertés nouvelles et des augmentations de salaires. Ces revendications s'accompagnent de graves crises sociales, la plus célèbre étant la Grande Jacquerie de 1358. Le servage achève de disparaître et les petites seigneuries rurales sont ruinées.

    Un monde nouveau émerge...
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  • Le Covid-19, la Chine et les autres


    Du point de vue de l’analyse de l’État et de la société chinoise, l’épidémie de Covid-19 apporte un certain nombre d’informations. Nous avons la possibilité de comparer les situations et les réponses face à une crise qui est, a priori, la même pour tous. Premier point commun à tous les pays frappés par le virus : l’absence de réflexion sur son origine, si ce n’est sur le mode de la querelle de bac à sable, notamment entre Pékin et Washington. Certes, il n’est pas sans intérêt de remarquer que depuis quelques années un certain nombre de nouveaux virus viennent de Chine. Mais c’est aussi ce pays qui est en pointe dans le domaine des processus d’industrialisation de l’élevage et d’interactions entre l’homme et les espèces animales « trafiqués » et entre l’homme et les espèces pseudo-sauvages. Or, il semble bien qu’il existe un lien étroit entre ces phénomènes et le développement de nouveaux virus (1). Il est donc ridicule de rendre responsable la Chine, son gouvernement, son parti unique ou encore son « mode de développement » dans la situation actuelle : la délocalisation des activités agro-alimentaires, les investissements étrangers, l’adoption d’un modèle économique destructeur de l’environnement sont autant de phénomènes mondiaux et non limités à un espace précis. 
    D’inquiétants points communs


    Un autre point commun entre ce qui s’est passé en Chine d’une part, et ce qui se passe en France et dans d’autres pays d’Europe est le recours à un même discours nationaliste mettant l’accent sur l’unité, la solidarité, la discipline et la légitime acceptation par l’individu d’un recul des libertés publiques. Certes, en Chine, on n’a pas mis des amendes pour mauvais comportements, on a immédiatement utilisé la force. En Europe, on se contente de ne pas écouter les critiques, la police ne vous oblige pas (encore ?) à vous déjuger, comme dans le cas des huit médecins chinois lanceurs d’alerte. Néanmoins, l’écart entre la façon dont Pékin et les gouvernements européens réagissent diminue peu à peu. Au début, ces derniers s’appuyaient sur les techniques pacifiées de manipulation de l’opinion publique et sur le pouvoir hégémonique des médias, ce n’est plus le cas. Les récalcitrants au confinement peuvent être condamnés à une peine de six mois de prison en cas de récidive !

    Comme il est de coutume, ce sont les classes populaires qui sont victimes de cette répression. Contrairement aux quartiers riches qui sont désertés par leurs habitants, partis à la campagne, les quartiers populaires, encore très peuplés, sont quadrillées et contrôlés d’une manière massive. En France, les classes populaires sont stigmatisées en raison de leur supposée incapacité à comprendre les enjeux de l’épidémie, comme j’ai pu en être témoin, avec d’autres, dans le quartier populaire de Château rouge à Paris. L’Italie met de lourdes amendes à ceux qui ne respectent pas le confinement ou la « distance sociale », etc. 
    Derrière la glorification des héros

    Le vocabulaire guerrier domine. La glorification des « héros en blouses blanches » renvoie à la sanctification de Li Wenliang en Chine, ce médecin « mort au combat » et qui avait lancé l’alerte — un des premiers. Même référence à l’héroïsation donc, afin de cacher les problèmes et l’incapacité des gouvernants à répondre efficacement à la situation. Tous ces phénomènes ont été moqués il y a quelques semaines quand il s’agissait d’accuser Pékin de comportement « totalitaire ». On se souvient aussi de l’ironie de nombreux messages concernant les campagnes de pulvérisation de désinfectant dans les grandes villes chinoises. Depuis, on y est venu (en Italie). L’utilisation de drones pour traquer les contrevenants au confinement était analysée comme une énième manifestation du totalitarisme chinois. On en voit dorénavant sur les plages mais aussi à Paris, rappelant aux promeneurs les règles en vigueur.

    La dégradation du système de soins figure également parmi les points communs. La Chine comme les pays européens sont engagés depuis de nombreuses années dans un vaste programme de restrictions des dépenses en faveur de la santé même s’il y a une certaine amélioration en Chine depuis quelque temps.
    Partout des hésitations


    On perçoit aussi en quoi les critiques visant la réaction chinoise tardive au virus tenait pour une part au procès d’intention. Les hésitations du début ne font aucun doute, nous y reviendrons, mais on voit aussi que les réactions dans les autres pays ne sont guère meilleures. Comme en Chine, et pour des raisons identiques (la peur des conséquences économiques, principalement), les Européens ont réagi avec des semaines de retard et de manière beaucoup plus molle que les pays asiatiques. L’Italie a déjà plus de morts que la Chine pour une population vingt fois moindre. Le Royaume-Uni a décidé de ne rien faire avant de réagir. La France hésite. Les deux armes majeurs de la lutte (accès facile aux masques et au test) qui ont fait leur preuve en Extrême-Orient ne sont pas utilisées pour l’instant.

    L’attitude des gouvernants vis-à-vis des experts et des praticiens rappelle aussi la Chine. En Italie, on assiste à des appels au secours de la part des soignants sur les réseaux sociaux. En France, les personnels de l’hôpital public sont vent debout contre la « communication » gouvernementale — qui n’est pas suivie d’effets. Les lanceurs d’alerte ne sont pas plus entendus qu’à Pékin même s’ils sont bien mieux traités. Bien sûr, il y a des groupes d’experts autour du président de la République mais, depuis Pierre Bourdieu, on sait à quoi s’en tenir sur ces dispositifs : ils servent plus à justifier des mesures politiques par un discours scientifique que de prendre des décisions sur la base de considérations scientifiques (2).

    Lire aussi Pierre Bourdieu, « La fabrique des débats publics », Le Monde diplomatique, janvier 2012. On critiquait aussi beaucoup le fait que les autorités chinoises avaient voulu très longtemps privilégier la croissance au détriment de la santé. Aujourd’hui le gouvernement français semble vouloir maintenir l’activité économique coûte que coûte et forcer travailleurs et employeurs à prendre des risques.
    Faillite des analyses culturalistes

    Un autre intérêt du comparatisme tient à la faillite des analyses culturalistes. La Chine continentale, Hongkong, la Corée, Singapour et Taiwan ont des approches très diverses. Taiwan s’est contenté de bloquer l’arrivée des citoyens chinois et de mettre systématiquement à l’écart les personnes venant de zones à risque sans pour autant bloquer le pays. Tout le monde était porteur de masques. Un système de soins de très grande qualité a fait le reste. La Corée du Sud s’est appuyée sur un large système de détection afin d’isoler les milieux infectés ; le gouvernement a joué la transparence, informant quartier par quartier du nombre de cas. Pour Hongkong et Singapour, on a eu à la fois une fermeture des frontières et un traçage des gens contaminés. Pour la Chine continentale, qui est dans une situation différente vu l’immensité de son territoire, on sait que la mise à l’isolement de la province du Hubei (et des malades) a joué un rôle majeur. Mais dans les autres villes, il n’y pas eu de confinement radical comme en France. Les résidences n’étaient accessibles qu’aux résidents ; il y avait bien des contrôles de la température pour entrer dans les lieux publics mais le confinement total était limité aux malades.
    De vraies spécificités


    Alors, bien sûr, comparer c’est aussi révéler les spécificités. Un des traits de la stratégie chinoise réside dans la rapidité de réaction après des semaines d’inaction. Certains peuvent y voir les « bienfaits d’une bonne dictature ». On peut surtout insister sur la réinvention de la tradition comme ressource de l’action étatique : l’État français puise aujourd’hui aux sources de la monarchie constitutionnelle (le président est en première ligne), comme l’État chinois a puisé dans l’imaginaire maoïste. L’héroïsation, les hôpitaux construits en quelques jours (comme à l’époque du Grand bond en avant), les confinements de force, etc. tout cela rappelle l’utilisation du « mouvement politique » comme forme majeure du contrôle sur les populations entre 1949 et les années 1980. Les autorités chinoises ont réagi comme si une insurrection avait lieu, comme si un ennemi intérieur avait surgi. Car derrière la « guerre au virus », il y a aussi potentiellement une guerre contre ceux qui l’hébergent.
    Le civisme est un luxe

    On peut aussi s’interroger sur le rôle du civisme dans les mesures prises contre l’épidémie. Cet élément, on le retrouve paradoxalement aussi dans les démocraties d’Asie orientale, ce qui pourrait justifier une approche culturaliste. La vérité est ailleurs, et notamment dans un trait commun à toutes ces sociétés : l’absence d’un décrochage des catégories populaires. Même si la société est inégalitaire, la plupart des Chinois sont entraînés dans une logique d’amélioration du niveau de vie et un imaginaire de la croissance pour tous, ce qui soude, malgré tout, les couches sociales entre elles. L’idée d’un destin commun reste prépondérant. En France, au contraire, certaines catégories sociales ont décroché et vivent dans un monde différent du reste de la société (3). D’une certaine façon le civisme est un luxe : comment être civique quand on vit dans la rue, quand on est obligé de se déplacer loin de chez soi pour se ravitailler (notamment dans les commerces ethniques), quand on n’a pas tous les codes et les moyens pour respecter les règles (ordinateur, source d’informations, etc.) ?
    Les hôpitaux gérés comme des entreprises

    En Chine, dans les années 1990 et jusque dans les années 2000, le système de soins s’est dégradé ou, plus exactement, il s’est profondément segmenté. D’un côté un excellent système destiné aux plus riches, de l’autre une diminution drastique de l’accès aux soins pour les classes populaires (paysans et migrants). Mais même pour les riches, le système s’est détérioré en raison de réformes libérales. La plupart des hôpitaux sont publics mais sont gérés comme des entreprises. Conséquence : les salaires des médecins sont bas alors que les profits des hôpitaux sont faramineux. Les soignants se servent alors au passage en exigeant des pots-de-vin à la fois des patients et des entreprises de médicaments et de matériel médical. Ceci dit, il n’est pas sûr que le système sanitaire aurait mieux résisté à l’épidémie dans les années 1970. Il existait une meilleure couverture de base pour les pathologies de masse mais en cas d’épidémie…


    Il faut ajouter néanmoins que le gouvernement s’est lancé depuis quelques années dans une vaste réforme pour permettre un meilleur accès aux soins pour les classes populaires — réforme qui a peut-être joué un rôle positif. Certes, on est loin des 11,2 % du produit intérieur brut (PIB) que la France consacre aux dépenses de santé, mais celles-ci sont passées de 2,2 % du PIB chinois en 2000 à 5,1 % en 2018 (avec un PIB en constante augmentation).

    Enfin, le nombre relativement important de décès par rapport au total des cas doit être évalué à l’aune de l’explosion des maladies chroniques (diabète, tension artérielle, etc.) due à la détérioration de la qualité de la nourriture et aux changements de mode de vie. On sait que les comorbidités augmentent la mortalité des malades. 
    Pékin se sert de la contestation et de la répression

    Une autre spécificité chinoise tient aux structures administratives. L’articulation entre le pouvoir central et les autorités locales ont contribué à la lenteur de la réaction. Les cadres, terrorisés par le renforcement de la répression, en cas de mauvaise décision ou de prétendu manque de loyauté, ont longtemps hésité à intervenir de peur de « casser » la croissance et de perturber la société. Les autorités centrales se dédouanent aujourd’hui en expliquant que les cadres locaux ont été défaillants. Les craintes de ces cadres locaux ont été confirmées, plusieurs centaines d’entre eux ayant été sanctionnés. Mais rappelons que le fait d’avoir concédé une large marge de manœuvre aux autorités locales par le centre fut un facteur important du « miracle » chinois.

    Enfin, il faut noter l’effort de « transparence contrôlée » de la part de l’État. Pour retrouver la maîtrise, le pouvoir a, en même temps renforcé sa mainmise sur les médias et laissé s’exprimer les critiques. Les réseaux sociaux sont ainsi devenus une plateforme de contestation et de répression. Pourquoi un tel « libéralisme » ? Parce que pour rétablir une situation délicate, le centre a besoin de mobiliser la population afin qu’elle révèle les problèmes. Pékin n’est pas en mesure de savoir ce qui se passe à la base. L’État peut changer les cadres, réprimer la contestation mais pour « gouverner la population », il lui faut savoir ce qui se passe.

    Tous ces journalistes citoyens, ces informateurs de fortune, ces médecins lanceurs d’alerte permettent de mieux connaître la situation et d’intervenir. Il est à peu près certain que les dénonciations concernant les cadres et le système de soin ont débouché sur des inspections systématiques, minutieuses ; et des sanctions. Ainsi, la toute récente enquête de la commission centrale de contrôle (guojia jianwei) concernant Li Wenliang considère que les sanctions le visant ont été inappropriées (budang), que la procédure n’a pas suivi les normes et elle a conseillé aux autorités locales de contrôle d’annuler la procédure et d’enquêter sur les responsabilités des personnes concernées. Cette stratégie n’empêche évidemment pas que les lanceurs d’alerte soient arrêtés et punis. Au contraire, cette gestion de la répression permet d’utiliser puis d’écarter des individus jugés parfois utiles, parfois nuisibles.

    La pratique n’est pas nouvelle. Depuis de nombreuses années, la protestation sociale est gérée par ce truchement. Tel groupe d’activistes qui révèlent une atteinte à l’environnement peut être loué à un certain moment et réprimé à un autre. Des leaders de mouvements de grèves peuvent passer du statut d’individus dangereux à interlocuteurs privilégiés (4). Quoi qu’il en soit, les réseaux sociaux et l’opinion publique sont devenus le principal terrain où s’affrontent les intérêts et les ambitions. Sur ce terrain, censure et expression critique font, paradoxalement, bon ménage.


    À l’heure où la démocratie est en crise et où la Chine recueille, à juste titre, les louanges des populations à qui elle envoie matériel et personnel pour lutter contre l’épidémie, il est inquiétant de constater que les grandes démocraties européennes utilisent à peu près les mêmes méthodes (mais avec moins d’efficacité) que l’empire du Milieu. Au lieu d’essayer désespérément de renvoyer la Chine à l’horizon totalitaire et de dédouaner par principe les démocraties de toute tendance autoritaire, on ferait mieux d’essayer de penser une gestion démocratique de la crise. Il est nécessaire de garder un regard critique sur ce que font les États, quel que soit leur régime politique. C’est à ce prix que l’on pourra encore, peut-être, sauver l’idéal démocratique.

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  • Fédération de l'hospitalisation privée : "Nos établissements sont totalement vides"


    "Sur la région Ile-de-France, nous avons plus de 250 établissements privés. Nous sommes une force d'appoint. Mais nous ne sommes pas sollicités", s'emporte Lamine Gharbi, président de la Fédération de l'hospitalisation privée, invité de France Bleu Paris ce mercredi, alors que le cap des 1.000 patients graves atteints du coronavirus a été franchi en région parisienne.

    "C'est un contre-sens, il faut que le public et le privé se parlent plus", assure-t-il. "Nous sommes encore dans les guerres de chapelle." 
    "Vous pouvez venir vous faire dépister"

    La Fédération l'assure, les patients peuvent venir se faire dépister dans les établissements privés. "Il n'y a rien à payer", assure Lamine Gharbi. "Nous pouvons prendre en charge les patients. Vous serez dépistés, vous n'aurez rien à payer, c'est la sécurité sociale qui nous rémunère".

    En revanche, les hôpitaux privés réclament eux aussi davantage de moyens pour mener ces dépistages. "Il manque des écouvillons, des réactifs, on ne peut même pas dépister la totalité de notre personnel soignant. On se demande comment c'est possible en France", explique le président de la Fédération de l'hospitalisation privée. 
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  • Pénurie de papier toilette aux États-Unis


    Face à la pénurie de papier toilette due à la propagation grandissante de l'épidémie de Covid-19, les Américains jettent dans les toilettes des objets provoquant des pannes des systèmes d’assainissement, rapporte NBC News.

    Le Covid-19 a un impact sur tous les domaines de l'économie, y compris sur le fonctionnement des systèmes de canalisation, relate NBC News. Dans la ville de Redding, en Сalifornie, les autorités locales ont placardé des affiches disant «Ne jetez dans les toilettes rien d’autre que du papier toilette», en est le meilleur exemple.
    Quel est le rapport entre coronavirus et systèmes d’assainissement?

    La demande en papier toilette gonflée à cause de l’épidémie de Covid-19 a provoqué des ruptures de stocks dans les supermarchés. Faute de cet outil indispensable au quotidien de tous, les Américains se sont mis à massivement jeter dans les toilettes des objets qui bouchent les canalisations.

    Ryan Bailey, directeur adjoint du département des travaux publics de la ville de Redding où une panne importante liée à une canalisation bouchée a eu lieu récemment, a commenté la situation. «La panne de la semaine dernière n'était pas très différente de tout autre blocage des égouts» provoqué par des personnes y jetant des produits inappropriés, a-t-il expliqué à NBC News.

    Pourtant, selon lui, la situation est désormais aggravée par la pénurie de papier toilette, à cause de laquelle les gens utilisent et jettent dans leurs cuvettes des objets comme, par exemple, des T-shirts découpés ou des serviettes non-jetables, à l’origine d’innombrables blocages d’égouts.

    Cette constatation faite, les autorités locales ont affiché des avertissements disant «Ne jetez dans les toilettes rien d’autre que du papier toilette» un peu partout dans la ville.
    Des règles à suivre

    Pour sensibiliser la population à ce problème et prévenir des blocages des systèmes de canalisation, l’un des plus grands acteurs du service de plomberie américaine Roto-Rooter a publié sur son site les règles d’un bon rinçage des toilettes.
    «Si vous n'avez plus de papier toilette, la solution parfaite n’existe pas, mais vous ne devez jamais jeter dans les cuvettes de l’essuie-tout et des serviettes en papier», précise Roto-Rooter avant de poursuivre que «le mouchoir est une autre mauvaise idée, mais faute de papier hygiénique, on peut l'utiliser en petites quantités à condition de tirer la chasse fréquemment.»
    Source

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